dimanche 20 octobre 2013

PERSPECTIVES



Comment les pays africains peuvent-ils mettre à profit les mutations géopolitiques actuelles?

Par Carlos Lopes 

Cette année, l'Afrique célèbre le cinquantenaire de la création de l'Organisation de l'unité africaine (OUA); jamais auparavant, le continent n'a été si près de  tirer profit de ses énormes ressources.  Les mutations politiques et économiques radicales intervenues au cours d'un demi-siècle ont transformé les structures de pouvoir au niveau mondial, reconfiguré les relations internationales,  et conduit à repenser sérieusement les paradigmes de développement.

Il convient de reconnaître l'importance du rôle joué par l'Union africaine dans cette transition. Créée en 1963, l’OUA a jeté les bases de l'unité du continent africain. Elle avait pour mission de débarrasser le continent des vestiges du colonialisme et de rétablir la dignité et la fierté du continent après des siècles de domination, de promouvoir l'intégration du continent et de défendre ses intérêts durant la guerre froide.  Dans l’évolution du continent, l'OUA, considérée comme le résultat  le plus notable du panafricanisme, a fait place à l'Union africaine en 2002. Symbole  d’une nouvelle ère, l'Union africaine a pour mission d’accélérer le processus d'intégration économique, de résoudre les problèmes sociopolitiques et de renforcer l’unité du continent, afin que l'Afrique puisse jouer un rôle plus important dans l'économie mondiale.
En un peu plus d'une décennie, l'Afrique a connu une croissance remarquable, passant de seulement 2,1 % dans les années 90 à 5 % au cours de la dernière décennie. Les perspectives d'avenir restent prometteuses, la croissance  économique  devant se poursuivre, selon les projections, en dépit des turbulences des marchés financiers mondiaux. La confiance des investisseurs a également été rétablie, grâce à des facteurs comme la paix, les élections démocratiques et l’amélioration de la gouvernance. Résultat, l'Afrique a attiré davantage d'investissements directs étrangers (IDE). En 2011, les projets financés par l’IDE en Afrique ont augmenté de près de 27 %. Au premier trimestre de 2012, ils s'élevaient à 80 milliards de dollars et devraient dépasser 150 milliards de dollars d'ici à 2015.

Comment l'Afrique peut-elle alors tirer parti des tendances actuelles?


Les Africains peuvent prendre le contrôle de leurs ressources naturelles.
 
Le potentiel industriel de l'Afrique a été miné par l’héritage  colonial, fait notamment d’institutions faibles et d’infrastructures mises en place pour faciliter l'extraction des ressources. Les programmes d'ajustement structurel ont eu des effets particulièrement négatifs sur l’accumulation de la technologie, le développement du capital humain et les résultats à l’exportation. Cependant, les ressources de l'Afrique, représentent environ trois quarts de l'offre mondiale de platine, la moitié de celle des diamants et de chrome; ainsi que le cinquième de l’offre d’or et d’uranium. Le continent détient en outre un peu plus de la moitié des terres arables non cultivées du monde et  peut en devenir le grenier. On y procède à l’extraction de gaz et de pétrole dans plus de trente pays. Face à la hausse continue de la demande mondiale de ses abondantes ressources, l'Afrique se doit de les gérer avec prudence. 



Actuellement, trop  de pays africains sont tributaires de la production et de l'exportation des matières premières, qui alimentent la prospérité et le développement dans d'autres régions plutôt qu’en Afrique, entraînant de ce fait un manque à gagner en termes d’emplois et de débouchés. Le continent court le risque de voir son rôle dans le commerce international se marginaliser s’il  n'ajoute pas de valeur à ses produits. L’industrialisation fondée sur les produits de base offre donc la possibilité de créer de la valeur ajoutée ainsi que d’établir des liens en amont et en aval. Le secteur éthiopien du cuir et le secteur nigérian du pétrole, par exemple,  constituent de bons exemples de liens qui, non seulement se développent, mais donnent également lieu à des activités à haute valeur ajoutée. Ce type d’initiatives doit devenir la norme.
L'avenir économique de l'Afrique sera déterminé par la manière dont le continent concevra et appliquera les politiques nécessaires pour promouvoir l'industrialisation. Il faut sans tarder s’attaquer aux contraintes et aux goulets d'étranglement dans les infrastructures, faciliter le développement du secteur des produits de base et l’établissement de liens en amont et en aval, encourager la création d'emplois semi ou non qualifiés et dispenser des formations professionnelles en rapport avec des techniques artisanales plus pointues, et mettre à disposition des données probantes pour les besoins  de la planification. Ce sont là autant de possibilités offertes à l'Afrique et à ses partenaires pour mieux collaborer sans priver l'Afrique des retombées du boom de ses ressources naturelles. 

Le dividende démographique de l'Afrique  

La population de l'Afrique devrait doubler pour atteindre près de 2,3 milliards de personnes au cours des quarante prochaines années, soit environ la moitié de la croissance totale de la population du globe. L'Afrique est aussi le seul continent comptant une forte population de plus en plus jeune. On estime que dans moins de trois générations, 41 % des jeunes du monde seront africains. En 2050, les jeunes Africains constitueront plus d'un quart de la population active mondiale. À la fin du siècle, le continent affichera le plus faible taux de dépendance au monde.
Par ailleurs, l'Afrique enregistre un taux de croissance urbaine sans précédent. Les projections indiquent qu'entre 2010 et 2025, certaines villes africaines compteront jusqu'à 85 % de la population. Cela se traduira par le passage d’une société rurale à une société essentiellement urbaine, les plus grandes villes du continent, en l’occurrence Lagos et Kinshasa, comptant 15 millions d’habitants d'ici à 2025, tandis que d'autres telles que Dar es-Salaam pourraient abriter 7 millions d'habitants. En Afrique, les villes génèrent environ 55 % du PIB total du continent, contre environ 90 % du PIB dans les pays développés. Si l’on est conscient des défis connexes, tels que la nécessité d'assurer des services essentiels pour faire face à ce phénomène, les possibilités de croissance économique, de réduction de la pauvreté et de développement humain sont énormes. Environ 54 % des jeunes Africains sont actuellement au chômage et plus des trois quarts vivent avec moins de 2 dollars par jour. On peut établir une corrélation et tirer des enseignements de l’expérience des marchés émergents d'Asie, où 40 % de la croissance économique rapide enregistrée entre 1965 et 1990 sont attribuables à un accroissement de la population en âge de travailler. Cela dit, une population jeune d'une telle importance indique également que le véritable défi du XXIe siècle est la capacité de remédier à ce déséquilibre démographique de façon à préserver les intérêts des générations futures. Il est temps que le dividende démographique se concrétise en Afrique. En s’inspirant du Contrat social,   l’ouvrage pionnier de Jean-Jacques Rousseau, il y a lieu d’établir un nouveau contrat social intergénérationnel justifié par la nécessité de tenir compte des besoins des générations actuelles et futures ; notamment d’une Afrique jeune et d’une population vieillissante ailleurs dans le monde. 

Partenariats entre l’Afrique et les nouveaux pays émergents
 
L'influence jadis dominante de l'Occident commence à décroître et devrait se muer en une nouvelle relation avec l'Afrique. L'Inde, la Chine et de  nouveaux acteurs, ont intensifié leur engagement en Afrique d'une manière assez remarquable, transformant de ce fait les relations traditionnelles commerciales et d'investissement du continent. Les plus fortes hausses de l'investissement direct étranger enregistrées par le continent au cours des dernières années proviennent des BRICS et portent essentiellement sur les ressources naturelles de l'Afrique, notamment le pétrole en Angola, en Algérie, au Nigeria et au Soudan et l'exploitation minière au Niger, en Mauritanie, en Zambie et au Libéria. II s’agit cependant d’une  vision très partielle de ce qui se passe. On assiste à une importante diversification des investissements. Par exemple, l'Inde investit dans les services sociaux, les textiles et les moyennes entreprises ainsi que la technologie, et la Chine, de façon massive dans les infrastructures et les services en Afrique. C’est une révolution des façons de travailler accompagnée par les progrès technologiques.
Ce nouveau paradigme d'engagement traduit une forme de coopération dans laquelle les partenaires se considèrent comme des pairs dans des relations mutuellement bénéfiques. L'intérêt qu’un plus grand nombre de partenaires manifeste pour l'Afrique est bénéfique au continent et offre des choix. L’Afrique, à son tour, est bien placée pour faire entendre davantage sa voix sur la scène internationale et tirer parti des différents modèles de développement ainsi que des avantages comparatifs offerts par le réseau de partenaires. Pour en tirer pleinement avantage, l'Afrique doit renforcer ses institutions, prendre la direction des négociations, élaborer et mettre en œuvre des stratégies avec des partenaires pour profiter de leurs avantages comparatifs et conclure de bons marchés. L'Afrique doit changer pour être désormais perçue comme un fixeur  plutôt qu’un preneur de prix. 

L'avenir du partenariat Afrique-Union européenne 
 
L'Europe et l'Afrique ont été importantes l’une pour l’autre, leurs relations étant fondées sur l’histoire et la proximité géographique et tirant leur sens de ce qu’elles unissent deux continents. L'Europe a été plus qu'un partenaire commercial, au développement et en matière d'investissement, tandis que l'Afrique a été une source vitale d’approvisionnement de produits de base pour l'Europe, notamment les métaux et minéraux stratégiques, et un marché captif. Cela dit, sans aucun doute le secteur qui a  enregistré le plus de réussite dans  le cadre de ce partenariat de longue date a été le domaine thématique de la paix et de la sécurité.
Au cours de la dernière décennie, le partenariat UE-Afrique a, dans le cadre de la Stratégie commune Afrique-Union européenne, évolué, passant de ce qui avait été critiqué comme étant une relation « donateur-bénéficiaire » déséquilibrée à une promesse de profond changement dans l’approche de l’Europe vis-à-vis de l'Afrique. La Stratégie commune Afrique-UE, adoptée en 2007, reposait sur les principes d’égalité de participation et de représentation, ainsi que le traitement de l'Afrique comme une seule entité. Toutefois, le développement et la coopération politique entre les deux continents n'ont donné lieu à aucune transformation profonde, le fossé ne cessant de se creuser. Cette situation est attribuable à des facteurs tels que la diminution des budgets de développement consécutive à la crise de la dette souveraine de la zone euro; si bien que  les promesses financières faites dans le cadre de la stratégie commune n'ont pas été tenues. L'émergence de nouvelles économies remet en cause le rôle historique et le style d'aide au développement et de coopération de l'Europe en Afrique. Plusieurs accords de partenariat ont également vu le jour depuis lors, notamment l'Accord de Cotonou, qui a eu pour effet de fragiliser la stratégie.


Le quatrième sommet Afrique-Union européenne arrive donc à point nommé pour les deux continents afin de trouver un consensus sur ce qu'ils veulent et comment transformer leur relation. Dans le nouveau paysage des partenariats multipolaires, l'Afrique a besoin d'une stratégie cohérente de façon à ne voir son développement compromis par la concurrence entre les partenaires potentiels. Ce faisant, la responsabilité mutuelle, les mécanismes d'application, les mécanismes qui garantissent le respect des normes internationales par les multinationales doivent figurer au nombre des éléments indispensables des futurs partenariats. Il est grand temps pour l'Afrique de mettre à profit les mutations géopolitiques en s’appropriant le processus et en jouant un rôle moteur dans sa conduite. 

M. Carlos Lopes est le Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique.

jeudi 17 octobre 2013

PDDAA, dix ans après



PRODUCTIVITE AGRICOLE

Le PDDAA affiche un bilan mitigé à mi parcours


Une décennie après l’approbation de la Plateforme du Partenariat du Programme détaillé de développement agricole (PDDAA), par les Chefs d’Etats et de gouvernements de l’Union Africaine à Maputo au Mozambique, l’on constate que le chemin reste long à parcourir pour  atteindre l’objectif global de cet instrument qui est d’éradiquer la faim en Afrique et d’y réduire la pauvreté grâce à l’agriculture. 



Reconnaissant l’importance d’un secteur agricole puissant pour la croissance économique et la réduction de la pauvreté, les Chefs d’Etats et de gouvernements de l’Union Africaine s’étaient engagés, lors du lancement du PDDAA dans la capitale Mozambicaine, à allouer 10% de leurs ressources budgétaires nationales à l’agriculture à l’horizon 2008 et à relever d’au moins 6 % leur productivité agricole chaque année. Cet engagement devait remettre les pays africains en selle afin de réaliser le premier Objectif du millénaire pour le développement, à savoir réduire de moitié la pauvreté et la faim d’ici 2015.




Les participants à la 9ème plateforme du PDDAA
 

A ce jour, 40 pays sur les 53 que compte l’Afrique se sont engagés dans le processus du PDDAA, et 30 seulement ont effectivement signé le pacte du PDDAA. Parmi eux, moins de 10 ont atteint ou même dépassé le taux minimal de 10% qu’avaient approuvé les dirigeants africains lors de la Session Ordinaire de l’Assemblée générale de l’Union Africaine qui vit naître le PDDAA à Maputo. Si certains pays comme l’Ethiopie, le Malawi, le Ghana, ou même le Kenya sont cités en exemples parce que le budget qu’ils consacrent à l’Agriculture ne cesse d’augmenter, atteignant parfois jusqu’à 19% comme au Malawi, 15% en Ethiopie,  11% au Ghana, de nombreux autres pays africains restent à la traîne, cinq ans après la date butoir de 2008. 




Avec seulement 7% de ressources budgétaires consacrées à l’agriculture, le Cameroun est de ceux-là. Pis, il n’a toujours pas signé le compact (pacte d’engagement) du PDDAA qui l’aurait contraint à mettre sur pied un audacieux plan national pour le développement agricole  et assurer sa sécurité alimentaire. Ce, pour atteindre les objectifs de cet ambitieux programme baptisé PDDAA, qui sont entre autres, d’accélérer la croissance par la promotion du développement agricole afin d’éradiquer la faim, réduire la pauvreté et l’insécurité alimentaire, et augmenter les opportunités sur le marché d’exportation.

                                        L’urgence des actions fortes  


« Nous voulons des résultats pour nos pays », a martelé Mme Rodha Peace Tumusiine, Commissaire de l’Union Africaine en charge de l’économie rurale et de l’Agriculture, à la clôture de la 9ème plateforme du Partenariat du Programme détaillé de développement agricole (PDDAA) qui s’est tenue les 25 et 26 mars 2013 à Addis-Abeba, en Ethiopie. Et même qu’à l’ouverture de cette rencontre qui a réuni près de 500 participants venus de tous les horizons d’Afrique, Mme Rodha Peace Tumusiine a également insisté sur l’urgence des actions fortes, au moment où le PDDAA s’apprêtait à célébrer ses dix années d’existence en juillet 2013. 

Comme elle, le Secrétaire Exécutif de l’Agence du NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique),  Dr Ibrahim Assane Mayaki, reste sur sa faim. Dans un message lu par Mme Estherine Fotabong, Chef de la Direction de l'Agence du NEPAD pour la mise en œuvre du programme et de la coordination, il fait remarquer que face à l’urbanisation rapide de l’Afrique dont la population urbaine pourrait croître de 50% d’ici 2035, il est urgent d’accroitre la production et la transformation agricole sur le continent.  



Et pour y arriver, dit-il, il faut absolument que les financements parviennent aux petits producteurs qui représentent  90% d’agriculteurs en Afrique. Mais qui, malheureusement sont ignorés du secteur financier. « Ils doivent aussi profiter du flux des capitaux qui sont investis en Afrique », souligne Dr. Ibrahim Mayaki. Quant à Rodha Peace Tumusiine, elle pense que les pays Africains doivent dorénavant investir les fortes sommes qu’ils dépensent dans l’importation des denrées alimentaires pour produire afin d’assurer leur souveraineté alimentaire.  

Marie-Noëlle Guichi
A Addis-Abeba







DEVELOPPEMENT AGRICOLE EN AFRIQUE 

Des espoirs sont permis grâce au fonds fiduciaire multidonateurs


Le thème de cette 9ème PDDAA a été consacré aux leçons apprises ces dix dernières années, ainsi qu’à l'anticipation des défis qui se manifesteront dans les années à venir. A l’analyse, le fonds GAFSP est présenté comme un outil incontournable, qu’il faut booster, afin que le nombre de bénéficiaires, publics et privés, soit accru.   

Tout n’est pas rose. Au cours de la 9ème Plateforme du Partenariat du Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine (PDDAA), les mouvements paysans, les acteurs non étatiques, la société civile, les partenaires au développement et même des gouvernements Africains, ont tous été unanimes sur le fait que le fossé est encore grand, entre les promesses et les réalisations. Cependant, beaucoup soutiennent que le PDDAA a de quoi se réjouir. 

Déjà, il a réussi l’harmonisation des aides des bailleurs de fonds à travers la mise sur pied d’un Fonds d’affectation spéciale multi donateurs en faveur des activités du PDDAA et des programmes d’investissement, a reconnu Dr Ousmane Badiane, Directeur Afrique du GAFSP, le Programme mondial pour l'agriculture et la sécurité alimentaire, un fonds fiduciaire multi donateurs créé en avril 2010 au sommet d’Aquila en Italie, à la demande du G20 et administré par la Banque mondiale. Ce fonds, rappelle-t-il, soutient les plans nationaux et implique les agriculteurs et la société civile dans les processus de décision et de mise en œuvre. 





Ce fonds dont les bénéficiaires viennent tant du public (petits exploitants agricoles encadrés par l’Etat) que du privé (gros investisseurs) a déjà entraîné des changements radicaux dans une douzaine de pays bénéficiaires dont le Rwanda, le Togo, le Niger, la Sierra-Leone, l’Ethiopie, le Ghana, le Nepal, le Bangladesh, la Tanzanie, le Malawi, le Kenya etc., a-t-on appris à Addis. Pour le constituer, sept pays, avec le Canada et le Pays-Bas en tête, de même que la Fondation Bill et Melinda Gates, se sont engagés à fournir environ 1,1 milliard de dollars américains au cours de 3 ans à compter de la date de création dudit fonds. En 2013, à l’heure du bilan, seulement 3500 millions de dollars ont déjà été débloqués. Loin du compte. 

Malgré tout, à la Commission de l’Union Africaine, l’on garde espoir.  Dans un mot de bienvenu conjoint, consigné dans une plaquette amplement distribuée à cette 9ème PDDAA, Rhoda Peace Tumusiine et Dr. Ibrahim Assane Mayaki restent optimistes. « Nous avions récemment lancé et mis en place avec succès un programme pour « Maintenir l’élan du PDDAA » avec comme objectif de produire des résultats et de l’impact dans les 5 à 10 années à venir », peut-on y lire. Mais, la mobilisation des ressources propres reste un défi majeur pour les Africains qui devront apprendre à voler de leurs propres ailes, a-t-on entendu dans la plupart des ateliers et discussions. 

Marie-Noëlle Guichi
A Addis-Abeba



PRESSE AGRICOLE

Un réseau de journalistes Africains du PDDAA voit le jour

Il a été officiellement lancé le 24 mars 2013 à Addis-Abeba, par la Commission de l'Union africaine (CUA) et le Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD). Ce, pour promouvoir le développement agricole en Afrique. 


Au premier plan, Brenda Zulu la présidente du Réseau

Ledit réseau est constitué d’une quinzaine de professionnels de médias en Afrique. Ses membres viennent du Cameroun, du Bénin, du Ghana, de la Zambie, du Nigéria, du Sénégal, d’Ouganda, du Malawi et du Kenya. Ce réseau est sorti des fonds baptismaux la veille du démarrage de la 9ème plateforme du Partenariat du Programme détaillé de développement agricole (PDDAA), qui s’est tenu dans la capitale éthiopienne les 25 et 26 mars 2013.

Prenant la parole au cours de la brève cérémonie officielle de lancement du réseau qui fonctionnait jusque là de façon informelle, le Chef de la Division de l'économie rurale au département de l’économie rurale et de l’agriculture à la Commission de l’Union Africaine,  Dr Janet Edeme, a souligné l’espoir fondé par son organisme en ce noyau d’hommes et de femmes de médias Africains, pour considérablement faire progresser les programmes de développement agricole sur le continent.

Il a insisté sur l’importance qu’il y’a à établir des liens plus étroits entre les médias et le PDDAA, afin que  le monde entier prenne connaissance des réalisations et des espoirs de cette Plateforme de partenariat créée en Juillet 2003 à Maputo au Mozambique pour propulser le continent au devant de la scène, sur le plan agricole.

Conduit par Brenda Zulu, journaliste bloggeuse Zambienne, Directrice de publication du Média Africain Interactif – une sorte d’agence d’information-,  le réseau est appelé à s’intéresser, plus que par le passé, à la couverture des sujets liés à l’agriculture et au développement rural, en mettant l’accent sur les difficultés des agriculteurs, grands et petits, afin que  le PDDAA, les gouvernements africains et leurs partenaires au développement s’en saisissent pour y apporter les solutions appropriées.

Les articles publiés par les membres du réseau dans leurs médias respectifs seront recensés et diffusés sur le site d’information du PDDAA afin de disséminer les bonnes pratiques en matière d’agriculture, mais aussi, pour permettre la prise en charge des cas d’échecs.

Chef de la Direction de l'Agence du NEPAD pour la mise en œuvre du programme et de la coordination, Mme Estherine Fotabong indique pour sa part que, ce pool dédié de journalistes est appelé à relever et mettre en lumière le rôle particulier des femmes et des jeunes qui représentent 80% de producteurs agricoles. Des reportages sur leurs exploits sont attendus de cette presse agricole.


Le Responsable du PDDAA au sein du Nepad, M. Martin Bwalya, a promis de consacrer un appui technique à ce réseau de journalistes pour une meilleure collaboration, un partage d’expériences et d’informations avec les autres journalistes au niveau de chaque sous région.

Contrairement à l’année dernière à Nairobi où il y’avait quelques 250 participants seulement, la plateforme de partenariat du PDDAA, a réuni pour cette 9ème édition, près de 500 délégués représentants des chefs d'Etat africains, les communautés économiques régionales et Sous-régionales, les ministères (35 ministres présents), le secteur privé, la société civile et des organisations paysannes, les producteurs etc. Le but principal de cette grand-messe était d’examiner les réalisations au cours des 10 années d’existence du PDDAA et de faire des projections pour la prochaine décennie.

Marie-Noëlle Guichi
A Addis-Abeba