mercredi 18 décembre 2013

Elaboration de l’Agenda 2063 : l’Union Africaine sollicite les médias

Par Marie-Noëlle Guichi

A l’invitation de l’organisation panafricaine, des journalistes africains se sont retrouvés à l’hôtel Hilton de Yaoundé du 10 au 13 décembre 2013, pour apporter leur contribution, à la construction en cours, d’un nouveau plan de développement de l’Afrique, appelé « Agenda 2063 ».

Ils ont été une trentaine de journalistes, venus de tous les horizons d’Afrique, à prendre part à ces assises. Dès l’ouverture de la rencontre, Habiba Mejri-Cheikh, Directrice de la division de l’Information et de la communication à la Commission de l’Union Africaine, a campé le décor.  
Habiba Mejri-Cheikh

 Pour elle, il est question, à travers cette consultation, « d’impliquer les journalistes africains dès la phase de l’élaboration de la vision de l’Union Africaine pour les 50 ans prochaines années (Agenda 2063, NDLR), afin qu’ils soient suffisamment imprégnés, comprennent les enjeux, pour mieux informer les populations, appelées à s’approprier véritablement ce nouveau programme », a-t-elle déclaré à l’entame de la concertation avec les médias. 

Les aspirations des populations
Allant dans le même sens, Mandla Madonsela, directeur de la planification stratégique à la Commission de l’Union Africaine, et cheville ouvrière de l’Agenda 2063, a indiqué à son tour que « cet agenda est basé sur les aspirations des populations, tout en englobant et en poursuivant les idéaux du panafricanisme ». Son élaboration dira-t-il, se fait à travers un processus axé sur les peuples. D’où ces concertations lancées depuis septembre 2013, et qui ont déjà enregistré l’apport de la société civile, du monde académique, de la diaspora, de divers groupes de réflexion, de la jeunesse, des femmes, et des médias aujourd’hui. 

Au cours de leurs travaux, les journalistes ont formulé le vœu pour une Afrique prospère, paisible, démocratique, juste, avec des populations bien informées, qui font des choix conséquents. Une Afrique qui exploite ses ressources naturelles au bénéfice de ses fils et filles. Une Afrique où les leaders s’inspirent du modèle de gouvernance laissé par Nelson Mandela. Une Afrique Unie à travers un gouvernement et un parlement uniques. 

               Mandla Madonsela et Habiba Mejri-Cheikh
Un rôle de locomotive

Une Afrique où certains grands Etats jouent un rôle de locomotive, comme ça se fait ailleurs, pour porter le continent. Une Afrique où l’on tait les égoïsmes nationaux au profit de l’intégration sous-régionale et régionale au niveau politique, économique, social et culturel. Une Afrique où se développe un panafricanisme pragmatique au cours des 50 prochaines années, et non un panafricanisme centré sur les discours creux. 

Une Afrique où l’Etat de droit existe ; où la circulation des biens et des personnes est une réalité ; où le désenclavement aérien, ferroviaire et routier est effectif. Une Afrique où l’écotourisme constitue une source d’enrichissement et de développement.

Une Afrique où les pandémies telles que le VIH/SIDA, le paludisme, l’hépatite virale, la méningite, la mortalité infantile et maternelle, la famine, le chômage…sont éradiquées. Une Afrique de liberté d’expression ; où l’éducation basée sur l’étude la propre histoire du continent et de ses traditions est une opportunité pour tout le monde.