Mandela est le nouvel
Africain
Par Carlos Lopes
Par Carlos Lopes
Chaque siècle peut se résumer à quelques noms et quelques événements marquants. Lorsque j’ai vu Nelson Mandela prononcer son premier discours public à sa sortie de prison, je n’aurais jamais pu penser qu’il allait devenir la figure de ralliement incontestable du siècle.
Nelson Mandela |
Et
si ce jour-là, sur la place de l’Hôtel de ville du Cap, je n’ai pu imaginer une
telle chose, ce n’est évidemment pas parce que j’avais le moindre doute sur le
caractère extraordinaire et unique de Mandela, mais plutôt parce que je doutais
qu’un Africain puisse être reconnu dans le monde entier.
Après
tout, il venait de passer 27 années en prison, sans susciter pendant tout ce
temps-là l’agitation qui allait suivre. Il avait maintes fois mérité d’être élu
« Personnalité de l’année » par les grands médias, mais ne l’avait jamais été.
Le Mandela qui venait d’être libéré était pourtant le même homme, et il nous
réservait bien des surprises...
Mandela
a eu du temps pour préparer ce qui, selon lui, était inéluctable: la fin de
l’institution la plus intolérable du siècle passé, la coexistence officielle
d’un régime ayant institué la ségrégation raciale et d’une communauté
internationale qui avait adopté la Déclaration universelle des droits de
l’homme.
Face à ce paradoxe, et à bien d’autres, Nelson
Mandela a su montrer qu’il était différent: embrassant la complexité, ce
n’était pas un héros ordinaire et il devint le symbole de la dignité humaine.
Mandela a été l’un des
derniers dirigeants africains qui ont consacré leur vie à lutter pour libérer
le continent du joug du colonialisme. L’un de ces hommes et femmes qui ont
vécu, se sont battus et sont morts au nom du principe selon lequel les
Africains sont capables de gérer leurs propres affaires.
Kwame
Nkrumah, Julius Nyerere, Amilcar Cabral, Patrice Lumumba, Oliver Thambo, Nelson
Mandela et bien d’autres ont mené les batailles intellectuelles, politiques,
sociales, culturelles et parfois militaires qui permettent aujourd’hui aux
Africains d’affirmer qu’ils exercent un plus grand contrôle sur la manière dont
ils mènent leur vie.
Les
différentes étapes de la vie de ce grand homme sont source de nombreux
enseignements et éléments de réflexion. Alors que l’Afrique entame ce nouveau
siècle et que nous œuvrons à l’élaboration d’un nouveau projet pour le
continent à l’horizon 2063, nous devons nous inspirer de son « long chemin vers
la liberté ».
En
tant que dirigeant, Mandela était un père pour tous, et il a guidé son peuple à
travers le processus de vérité et de réconciliation. Il a su incarner la
passion, nous inspirer par ses actes et montrer l’exemple. Il avait un sens
fort de son identité et resta fidèle à ses convictions malgré le danger.
Mandela
a été une grande source d’inspiration pour moi et pour ma génération. Il
incarnait l’unification et l’intégration du continent. La lutte pour la
libération totale de l’Afrique ne s’est pas achevée quand Mandela est sorti de
prison, comme il le souligna lui-même dans son discours du Cap.
Je voudrais ajouter humblement qu’elle ne doit
pas non plus s’achever avec sa disparition, alors même que nous élaborons le
récit de la renaissance africaine. L’héritage, les valeurs et les vérités de
Mandela doivent servir de solide fondement à une Afrique unie et prospère.
M. Carlos Lopes est le Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique.
M. Carlos Lopes est le Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique.
Par Kingsley Ighobor
En juillet dernier, le président américain Barack Obama a
lancé au Cap en Afrique du Sud l’initiative Power Africa destinée à aider les
pays d’Afrique subsaharienne à mettre en œuvre des projets de production et de
transport de l’énergie et doubler leur accès à l’électricité. Son objectif
affiché est de mobiliser 16 milliards de dollars en vue d’investissements qui permettront
de produire 10 000 mégawatts d’électricité. Le milliardaire et philanthrope
nigérian Tony Elumelu s’est engagé à participer à hauteur de 2,5 milliards de
dollars et le geste d’Obama pourrait bien donner des idées à la nouvelle
génération de philanthropes africains.
Peu avant de se rendre, en compagnie du président Obama,
à la centrale d’Ubongo près de Dar es Salaam en Tanzanie, M. Elumelu avait
annoncé, conjointement avec Judith Rodin, la présidente de la Fondation
Rockefeller (une organisation caritative américaine) la mise en place d’un
fonds d’investissement qui fournira un capital de départ aux jeunes
entrepreneurs. À l’instar de M. Elumelu, des philanthropes africains semblent
eux aussi changer leur approche et privilégier les investissements dans le
domaine humanitaire ainsi que dans les secteurs susceptibles de stimuler la
prospérité en Afrique.
Réunis dans le cadre d’une table ronde en octobre dernier
au siège de l’ONU à New York, M. Elumelu, patron du fonds d’investissement
Heirs Holding, a débattu de philanthropie du rôle du secteur privé en Afrique.
Parmi les autres participants à ce débat on comptait notamment la sud-africaine
Precious Moloi-Motsepe, co-fondatrice de la Fondation Motsepe, l’entrepreneur
en télécommunications mobiles et milliardaire soudanais Mo Ibrahim, ou encore
Toyin Saraki, fondatrice et présidente de la Wellbeing Foundation Africa, une
organisation caritative qui se consacre presque exclusivement aux enfants et
aux femmes. M. Elumelu a exhorté ses collègues à concentrer leurs efforts sur
le développement socioéconomique et les moyens de rendre la population
autonome.
L’année dernière, M. Elumelu a fait un don de 6,3
millions de dollars aux victimes des inondations au Nigéria. Il est considéré
depuis lors comme l’un des premiers philanthropes du continent. Selon le
magazine économique américain Forbes, plusieurs autres hommes d’affaires font
figure de pionniers dans ce domaine, tel le Nigérian Aliko Dangote, l’homme le
plus riche d’Afrique dont les activités philanthropiques s’élevaient à 35
millions de dollars l’an dernier. Il y a encore Mo Ibrahim, Strive Masiyiwa du
Zimbabwe, Naushad Merali du Kenya et Precious Moloi-Motsepe, désignée en 2012
femme la plus influente d’Afrique par le magazine.
À l’instar du milliardaire américain Warren Buffet, qui a
cédé une partie importante de sa fortune à des œuvres caritatives en 2006, le
sud-africain Francois van Niekerk a transféré 70 % de ses parts du groupe
Mertech, qu’il a fondé, vers la Fondation Mergon, qu’il dirige désormais. La
valeur de la participation s’élève à 170 millions de dollars.
Même si le profil philanthropique d’un nombre grandissant
d’Africains fortunés s’améliore, certains pensent qu’il reste beaucoup à faire.
« Au Nigéria, on compte 150 jets privés, mais seulement quatre sociétés
philanthropiques immatriculées », explique Wiebe Boer, un ancien employé de la
fondation Rockefeller qui gère la Fondation Tony Elumelu, dont le rôle est de
soutenir financièrement et stratégiquement les entreprises africaines. « Si
nous pouvions convaincre tous les propriétaires de jets privés de créer une
œuvre philanthropique, cela transformerait radicalement les choses dans ce
pays. »
Contexte
Pour Halima Mohamed et Bhekinkosi Moyo, auteur d’un
article sur le sujet dans le magazine Alliance, une publication importante
consacrée à la philanthropie, le scepticisme de ceux qui jugent trop peu
nombreuses les pratiques philanthropiques sur le continent ignorent le contexte
culturel particulier à l’Afrique. Pour expliquer ce contexte aux participants
de la table ronde de l’ONU, Precious Moloi-Motsepe a donné l’exemple du concept
sud-africain d’ubuntu, qui pourrait se traduire ainsi « ’existe du fait que tu
existes : ma réussite est intimement liée à la tienne ». L’Ubuntu, a-t-elle expliqué,
est avant tout une valeur familiale qui incite à donner quelque chose en retour
à la société.
Les Africains savent donner et s’offrir un soutien mutuel
en dépit du nombre limité d’organisations caritatives, a renchéri Toyin Saraki,
fondatrice et présidente de la Wellbeing Foundation Africa, un organisme qui se
consacre presque exclusivement aux enfants et aux femmes. L’universitaire
ghanéen Adams Bodomo estime par exemple que la diaspora africaine a reversé
51,8 milliards de dollars au continent en 2010, un montant supérieur aux 43
milliards de dollars d’aide traditionnelle reçue par le continent.
Le modèle développé par M. Elumelu insiste sur les
investissements dans des secteurs moteurs du développement comme le secteur
pharmaceutique et celui des start-up. Tout en soulignant la nécessité
d’investir dans des secteurs essentiels au développement, M. Elumelu a insisté
sur les milliards de dollars que son entreprise allait investir dans un secteur
en difficulté, celui de l’électricité en Afrique subsaharienne. L’ancien
président ghanéen John Kufuor a fait part de son désaccord sur ce point,
précisant que la philanthropie consistait à donner sans rien attendre en
retour.
Stratégie
L’approche de Mme Saraki et M. Elumelu, dénommée
philanthropie stratégique, vise à résoudre les problèmes à la source. Tous deux
pensent qu’en offrant une éducation aux femmes, les philanthropes les aident à
éviter les problèmes de santé de la procréation.
La pauvreté en Afrique, exacerbée par la diminution de
l’aide au développement, replace la philanthropie stratégique au cœur du débat.
Le Center for International Grantmaking, un organisme d’évaluation de l’octroi
des subventions basé aux États-Unis, note qu’en 2010, suite au ralentissement
de l’économie mondiale, les donations à l’étranger des fondations américaines
ont diminué de 4 %. De nombreuses fondations n’ont ainsi pu poursuivre leur
travail en Afrique.
Les philanthropes africains sont conscients de cette
tendance. Dans le cadre d’un forum du secteur privé sur l’Afrique (qui s’est
déroulé lui aussi en en octobre à l’ONU), Mo Ibrahim, le milliardaire des
télécoms soudanais, a indiqué qu’en lieu et place d’aides et de subventions,
l’imposition de taxes sur les multinationales règlerait le problème de la
pauvreté du continent. Mo Ibrahim a ainsi expliqué que l’Afrique perdait chaque
année entre 30 et 40 milliards de dollars de ressources du fait de l’évasion
fiscale dont se rendent responsables les représentants des entreprises étrangères
implantées en Afrique. « ayez vos impôts , supplié M. Ibrahim en s’adressant
aux dirigeants de ces entreprises. Et d’ajouter : « Nous n’avons pas besoin de
votre aide. »
Inquiétudes
Halima Mohamed et Bhekinkosi Moyo affirment dans leur
article pour le magazine Alliance que « le recours à la philanthropie pour
compenser les pratiques commerciales abusives » est à décourager. « Si les
profits de l’entreprise ont été réalisés sur un territoire dont les habitants
ont été dépossédés de leur droits fonciers, et si cette entreprise s’engage
ensuite dans des activités philanthropiques, il y a lieu de poser de sérieuses
questions. »
L’African Philanthropy Forum (APF) a été lancé en avril
2013. Il comporte un volet d’évaluation par les pairs qui devrait permettre de
répondre à ces inquiétudes. L’APF est une émanation du Global Philanthropy
Forum (GPF) et a été créé pour promouvoir la philanthropie stratégique en
Afrique. En annonçant le lancement de l’APF, Jane Wales, la
présidente-directrice générale du GPF, a déclaré qu’alors même que la pauvreté
persistait en Afrique, des hommes et femmes généreux, passionnés et « au sommet
de leur carrière étaient « déterminés à changer la donne » sur le continent.
En s’exprimant ainsi, Jane Wales avait peut-être en tête les 55 milliardaires
africains désignés par Ventures, un magazine économique basé au Nigéria, comme
possédant une fortune combinée de 145 milliards de dollars.
Défi
Avant le lancement de l’APF, des individus comme Mo
Ibrahim mettaient déjà en œuvre des activités favorisant la croissance
économique et la responsabilité politique. À partir de 2007, la Fondation Mo
Ibrahim a commencé à décerner un prix annuel aux dirigeants africains qui,
lorsqu’ils étaient au pouvoir, ont mis en valeur leur pays, arraché les gens à
la pauvreté et ouvert la voie à une prospérité durable et équitable sans pour
autant chercher à changer les lois existantes pour prolonger leur mandat. Les
lauréats reçoivent 5 millions de dollars sur 10 ans, 200 000 dollars par an
pour le reste de leur vie et 200 000 dollars de plus à allouer à une
organisation caritative de leur choix. Parmi les dirigeants déjà récompensés
figurent les anciens présidents Joaquim Chissano du Mozambique et Festus Mogae
du Bostwana, mais depuis 2011, aucun lauréat n’a été distingué.
Par le biais de sa fondation Mara, l’Ougandais
AshishThakkar a dépensé 1 million de dollars l’an dernier pour « créer des
richesses par le biais du renforcement des capacités, du parrainage et des
réseaux d’information ». La fondation fournit des fonds aux start-up et
entreprises à hauts risques mais dont le potentiel de croissance est important.
Elle finance aussi la rénovation des lycées ougandais, décerne des bourses aux
étudiants pauvres d’Afrique de l’Est et offre des formations gratuites aux
entrepreneurs de start-up.
L’APF doit maintenant aider la philanthropie africaine à
se hisser au niveau supérieur. Lors du forum sur le secteur privé en Afrique,
le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a bien résumé la situation en
déclarant que « l’Afrique peut et doit prendre en main son propre destin ».
Sous l’impulsion de la génération actuelle de riches financiers du continent,
le nombre modeste mais croissant de philanthropes africains devrait s’atteler à
cette tâche.
Source: Afrique Renouveau
Afrique de l’Ouest : sécurité en eaux troubles
Par: Nirit Ben-Ari
Pour beaucoup, l’expression piraterie maritime évoque l’image d’un marin borgne buvant du rhum et fredonnant des chansons obscènes. Pour les plus jeunes, elle renvoie au personnage de Jack Sparrow interprété à l’écran par Johnny Depp, dans Pirates des Caraïbes. Mais la piraterie maritime n’a pas le romantisme d’un film d’action. La Convention des Nations Unies sur le droit de la mer estime qu’elle est un « acte illicite de violence ou de détention commis en haute mer contre des navires ou des aéronefs. C’est surtout un problème et une menace pour la sécurité des navires, leurs équipages et pour les économies des pays affectés.
Alors que le phénomène semble décliner au large de la
Somalie, il s’aggrave en Afrique de l’ouest. Selon l’Office des Nations Unies
contre la Drogue et le Crime (ONUDC), les attaques se concentrent dans le delta
du Niger, au large du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, de la Guinée et du
Togo.
Selon l’agence de presse Reuters, « ette année, la
piraterie au large des côtes nigérianes a augmenté d’un tiers contre les
navires traversant le Golfe de Guinée, important point de passage des produits
de base ». Contrairement aux pirates somaliens, qui réclament généralement une
rançon, ceux d’Afrique de l’Ouest volent également des biens, le pétrole
notamment. Plusieurs attaques se sont soldées par la mort de membres
d’équipage. Pis encore, ces attaques nuisent à l’économie. Pour nombre de pays
affectés l’impact de ces actes sur la hausse des primes d’assurance et autres
coûts liés au commerce est préoccupant.
Selon les chiffres de l’ONUDC publiés en mars 2013, au
Bénin par exemple, les taxes sur les échanges commerciaux constituent la moitié
des recettes de l’État, dont 80 % proviennent du port de Cotonou. L’an dernier,
l’augmentation de la piraterie en Afrique de l’Ouest a conduit la Lloyd’s
Market Association, un groupe d’assureurs maritimes basé à Londres, à placer le
Bénin et le Nigeria notamment dans la même catégorie que la Somalie, affirme
Claims Journal, une revue des professionnels de l’assurance. Cette
reclassification a entrainé une baisse du transport maritime dans la région et
causé la perte de 28 % des recettes de l’État béninois. Elle a aussi affecté
les citoyens ordinaires par le biais de l’augmentation du coût des importations
et la baisse de la compétitivité des produits exportés.
Pour se protéger des pirates, au large de la Somalie, des
gardes armés accompagnent désormais les navires de passage, rapporte Reuters.
En Afrique de l’Ouest au contraire, les navires doivent jeter l’ancre, devenant
ainsi des cibles faciles pour les criminels. Ceci entraîne fatalement une
hausse des frais d’assurance.
Crédit photo: Photo: IRIN/Daniel Hayduk Un membre de l'équipage du RBD Anema E s'apprête à jeter l'ancre au port de Lomé |
La corruption,
un moteur
Selon le Dr Christian Bueger, chercheur à l’Université de
Cardiff et rédacteur en chef d’un portail en ligne spécialisé sur ces questions
(www.piracy-studies.org), la corruption, le laxisme dans l’application des lois
et la pauvreté sont souvent les principales causes de la piraterie. Dans un
entretien avec Afrique Renouveau, le Dr Bueger soutient que « la piraterie
semble être organisée ou soutenue par des communautés marginalisées qui ne
participent pas au développement économique. »
Au Nigeria, où ont eu lieu la plupart des actes récents
de piraterie sur le continent, la corruption dans le secteur pétrolier a
aggravé le problème. La Chatham House, un groupe de recherche britannique,
estimait en septembre 2013 que « la corruption et la fraude sont monnaie
courante dans le secteur pétrolier du pays » et « qu’il est difficile de
distinguer l’approvisionnement légal ou illégal du pétrole au Nigéria ». Dans
un tel contexte, pour les pirates, la garantie d’écouler le pétrole volé est
une motivation supplémentaire.
Martin Murphy, professeur à l’Université de Georgetown
aux États-Unis et chercheur au Atlantic Council of the United States, estime
que « le ravitaillement illégal est très rentable au Nigeria ». Il ajoute que «
l’ampleur des pertes est stupéfiante », l’estimant à plus de 100 milliards de
dollars depuis 1960.
Les dégâts causés par les voleurs ont forcé les
compagnies pétrolières à fermer les oléoducs. En octobre 2013, la compagnie
Shell a vendu quatre de ses blocs pétroliers nigérians suite au détournement
régulier de grandes quantités de pétrole de ses pipelines, entraînant une
baisse drastique de la production qui est passé à environ 400 000 barils par
jour, bien loin des 2,5 millions de barils par jour dont le pays est
potentiellement capable. Selon le New York Times NuhuRidabu, ancien haut
responsable anti-corruption du Nigeria, avait révélé en 2012 dans un rapport
qu’au cours de la décennie précédente, 6% à 30 % de la production pétrolière du
pays avait été subtilisée.
Combattre la
piraterie
Pour le Dr Bueger, quatre mesures s’imposent pour lutter
contre la piraterie. Premièrement, les États concernés doivent partager des
informations sur ce qui se passe au large de leurs côtes. Deuxièmement, des
activités de formation conjointes sont nécessaires pour permettre aux pays
d’élaborer des procédures et maîtriser la technologie. Cette formation
servirait à préparer les générations futures de professionnels de la sécurité
maritime. Elle permettra aussi d’instaurer un climat de confiance entre les
différents organismes. Troisièmement, les États affectés par la piraterie
maritime devraient élaborer une législation forte pour poursuivre les
criminels. Enfin, les États devraient se doter de budgets conséquents pour
renforcer leurs capacités.
Le Dr Bueger explique « qu’un État peut disposer
d’informations, avoir des gardes-côtes bien formés, et même appliquer toutes
les lois appropriées, il n’en demeure pas moins impuissant sans navire ». Parmi
les États les plus affectés par la piraterie, seuls l’Afrique du Sud et le Nigeria
possèdent une marine professionnelle. Les autres pays possèdent en général de
petits gardes-côtes désuets avec trois à cinq petites embarcations.
Lutte et
acquis
Plusieurs instruments juridiques internationaux existent
pour lutter contre la piraterie. Le principal accord est la Convention des
Nations Unies sur le droit de la mer, qui établit des zones économiques
exclusives sur lesquelles chaque État dispose de droits d’exploitation, de
production d’énergie hydraulique et éolienne et d’utilisation des ressources
marines. Pour que cet accord soit opérationnel, les États doivent l’adopter et
l’intégrer à leur législation nationale. Tous les pays d’Afrique de l’Ouest ont
signé et ratifié la Convention sur le droit de la mer.
Toutefois, le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas encore
lancé d’appel en faveur d’une action internationale concertée contre la
piraterie le long du Golfe de Guinée, contrairement à la Somalie où, en juin
2008, il avait autorisé d’autres pays à pénétrer dans les eaux territoriales somaliennes
pour arrêter les pirates. En 2011, le Conseil a adopté deux résolutions
exprimant sa préoccupation au sujet de la piraterie dans le Golfe de Guinée et
exhortant les États à renforcer la législation nationale, élaborer un cadre
régional global de lutte contre la piraterie, élaborer des orientations
appropriées à la navigation et coopérer dans la poursuite des pirates et de
leurs commanditaires.
Il existe en Afrique de l’Ouest une infrastructure
institutionnelle de lutte contre la piraterie. La Communauté économique des
États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dans son traité de 1993, dispose d’une
composante maritime visant à harmoniser toutes les questions maritimes dans la
région, l’Organisation Maritime de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, créée
dans les années 1970, lie les pays membres à un accord similaire. L’année
dernière, la CEDEAO, la Commission du Golfe de Guinée et la Communauté
économique des États de l’Afrique Centrale ont signé un protocole d’accord
entre l’Organisation maritime internationale et l’Organisation maritime
d’Afrique de l’Ouest et du Centre, afin d’établir un réseau sous-régional
intégré de surveillance des côtes en Afrique de l’Ouest et du Centre, entre
autres.
En dépit de ces actions régionales la piraterie est en
hausse. Le Bureau maritime international soutient que, même si les tentatives
et actes de piraterie dans le Golfe de Guinée sont passés de 54 en 2008 à 37 en
2010, on a observé depuis une aggravation constante : 49 actes en 2011 et 58
actes en 2012. En Août 2013, le Nigéria à lui seul enregistrait 28 attaques.
Ces chiffres pourraient être trompeurs car de nombreux incidents ne sont pas
signalés.
Mais la piraterie n’est pas la seule menace sécuritaire
en mer. « La piraterie a exposé des problèmes plus graves liés à l’insécurité
maritime », souligne le Dr Bueger, tels que le trafic d’êtres humains, d’armes
et de stupéfiants et la pêche non réglementée et illégale. Ainsi, dit-il,
l’attention actuellement accordée à la lutte contre la piraterie pourrait être
utilisée par la communauté internationale comme tremplin pour créer des
institutions durables chargées de la sécurité maritime.
Même si les institutions internationales jouent un rôle
crucial dans les efforts de lutte contre la piraterie, il faut un engagement à
long terme. L’Union Africaine a déjà déclaré que son objectif est de mettre en
place une stratégie africaine de sécurité maritime d’ici 2050. Cette stratégie a notamment pour
objectif d’assurer la sécurité et la sûreté des systèmes de transport maritime,
d’empêcher tout acte malveillant et criminel en mer, et de coordonner et
d’harmoniser les poursuites pénales.
En attendant la mise en œuvre de cette stratégie à long
terme, une action concertée s’impose afin d’éliminer la piraterie en Afrique de
l’Ouest avant qu’elle ne se propage à d’autres zones du continent.
Source : Afrique Renouveau
Campagne de réparation des fistules dans l’Adamaoua : du 5 au 19 novembre 2013
Fonds
des
Nations Unies pour la Population (UNFPA),
Yaoundé, 22 novembre
2013
L’UNFPA en partenariat avec le ministère de la santé et le ministère de la promotion de la femme a organisé une campagne de réparation gratuite des fistules obstétricales à l’Hôpital Protestant de N’Gaoundéré du 5 au 19 novembre. Les patients venaient non seulement de la région de l’Adamaoua, mais aussi des régions du Nord, Extrême-nord et Est.
L’UNFPA en partenariat avec le ministère de la santé et le ministère de la promotion de la femme a organisé une campagne de réparation gratuite des fistules obstétricales à l’Hôpital Protestant de N’Gaoundéré du 5 au 19 novembre. Les patients venaient non seulement de la région de l’Adamaoua, mais aussi des régions du Nord, Extrême-nord et Est.
55 femmes ont été opérées sur les 60 prévues. D'autres femmes n’ont pas pu être opérées parce qu’elles présentaient des complications qui meritaient un traitement hors campagne.
La fistule obstétricale, affection longtemps négligée dans les pays en développement est une complication qui survient en général lors d’un accouchement prolongé sans assistance médicale. C’est un orifice anormal qui laisse passer les urines et/ou les selles par les voies génitales féminines de façon continue et involontaire conduisant les personnes qui en sont victimes à un isolement profond et à la menace d’autres complications médicales.
Au Cameroun, la prévalence de la fistule obstétricale est estimée à 0.4 % (enquête démographique de santé en 2011). D’où un nombre de victimes estimé à 19000 femmes (guéries et non guéries).
L’UNFPA
est la principale
organisation qui appuie le gouvernement en matière de lutte
contre les fistules
obstétricales. Pour
éradiquer ce fléau,
trois axes d’intervention sont mis en oeuvre : la prévention, le
traitement et la réinsertion.
Prévention
La prévention est le moyen premier d’éliminer la fistule. Il s’agit essentiellement de rendre la maternité plus sûre. La stratégie de l’UNFPA pour cefaire comprend:
-
La planification
familiale pour prévenir les grossesses non désirées :
-
Les soins qualifiés
à toutes les femmes durant la grossesse, l’accouchement et les
suites de
couches.
-
La stratégie
s’attaque également aux
violences envers
les femmes, aux pratiques néfastes et au mariage et grossesses
précoces (des
adolescentes).
Traitement
Le traitement adresse le mal : il s’agit d’une intervention chirurgicale permettant de réparer la fistule. La plupart des femmes souffrant de fistules ne savent pas qu’un traitement existe.
Réinsertion
Le
traitement de la
fistule ne se limite pas à réparer les tissus. Après
l’intervention
chirurgicale, les femmes ont besoin d’un soutien affectif et
socioéconomique
pour pouvoir mener de nouveau une vie normale.
La réinsertion permet aux femmes ayant recouvré leur pleine santé de se relancer dans la vie active.
La réinsertion permet aux femmes ayant recouvré leur pleine santé de se relancer dans la vie active.
Grâce
à ces trois
stratégies clefs de prévention, traitement et réinsertion
sociale, de nombreuses
femmes et filles ont pu éviter
ou surmonter une affection débilitante qui a laissé— et continue
de laisser— un
nombre fort élevé d'entre elles souffrir dans la solitude et la
honte.
Ces
activités sont
réalisées dans le cadre de mise en œuvre de la stratégie
nationale de lutte
contre la fistule obstétricale élaborée en 2005 avec l’appui de
l’UNFPA et qui
s’étend jusqu’en 2015.
Source: UNFPA
Sécurité alimentaire
Rukuni prédit une progression plus rapide pour l'Afrique d'ici à 2025
Mandivamba Rukuni, professeur d'économie agricole, annonce que l'agriculture en Afrique est en passe de croître plus vite. Et qu' en 2025 le continent sera autosuffisante sur le plan alimentaire.
Il a ainsi chargé les
professionnels des médias africains de promouvoir le secteur agricole afin que cette prophétie se réalise.
Prof Rukuni conseillé de l'Union africaine (UA) sur le Programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine (PDDAA) et
de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), entre autres, a fait
ces affirmations lors d'un atelier du Réseau des journalistes du PDDAA, les 28 et 29 novembre 2013 à Centurion, près de Pretoria, en Afrique du Sud.
Selon lui, il y' a une avalanche de messages sur le développement, que les journalistes
africains doivent montrer au monde entier, y compris sur l'agriculture, car de nombreux Africains sont toujours
pauvres et meurent de faim.
Il a également confié à NaijaAgroNet
qu' après des décennies de stagnation, l'Afrique progresse vers la sécurité alimentaire. Mais il souligne que, pour y arriver, des améliorations durables en matière de
gouvernance et de stabilité politique doivent être faites.
Prof Rukuni prédit aussi que le monde industrialisé n'aura pas la
capacité de nourrir 8 milliards de personnes d'ici 2040 et l'Afrique
devra être la mamelle nourricière de ce beau monde au cours des 27 prochaines années. Pour lui,
il suffit aux Africains d'y croire, de renforcer leur confiance et
leur conviction.
"Les Africains ont besoin de ré-écrire leurs propres histoires, de créer leur propre avenir et d'accomplir leur propre destin. Les
journalistes africains ont donc un rôle unique dans l'élaboration de reportages captivants, de manière à aider tous les acteurs à prendre conscience des enjeux ", a-t-il dit.
Le Programme Détaillé pour le Développement de l'Agriculture en Afrique, PDDAA, est selon Prof Rukuni, une «solution africaine à un
problème africain», bien que beaucoup reste affaire pour transformer ce slogan en solution concrète.

Malgré les bons signes mentionnés ci-dessus, le professeur Rukuni démontre que l'Afrique reste confrontée à des défis majeurs de la pauvreté et de l'insécurité alimentaire. Et lui de remarquer que la plupart des pays africains ont du mal à atteindre l'objectif numéro 1 des OMD sur l'éradication de l'extrême pauvreté et la faim d'ici à 2015.
Remmy Nweke
En Afrique du Sud
Pix: Prof Mandi Rukuni (2) Brenda Zulu avec Mwanja Nyajo du NEPAD, Marie-Noelle Guichi et Agathe Aline
En Afrique du Sud, la classe moyenne nouvelle est arrivée
Par: Benjamin Dürr
Été 2005 : dans un quartier de Pretoria, la capitale de l’Afrique du Sud,
Marilyn Cooper, une entrepreneure, reçoit ses voisins. Pour l’occasion, elle
sert grillades et bière. Soudain, une idée lui traverse l’esprit : organiser un
festival du vin à Soweto, le grand township noir des environs de Johannesbourg.
La situation économique lui semble propice au lancement d’un tel projet. À
Soweto, une classe moyenne émerge. C’est elle qui s’offre nouvelles voitures,
téléphones portables, vêtements de marque, maisons de luxe et, de plus en plus,
c’est elle aussi qui semble apprécier un bon verre de vin...
Un an plus tard, Marilyn Cooper s’associe à Mnikelo Mangciphu et lance le
Soweto Wine Festival, premier festival du vin jamais organisé à Soweto. Le
rendez-vous est désormais annuel et sa réputation ne cesse de croître. Marilyn
Cooper dirige par ailleurs une entreprise de vin en plein essor. Elle reste
convaincue qu’avec le développement rapide d’une classe moyenne noire, le
meilleur est à venir.
Madame Cooper n’est pas la seule à partager cet optimisme. En juillet
dernier, lors du forum Forbes Africa de Brazzaville, le président sud-africain
Jacob Zuma a lui aussi relevé les récents progrès de cette catégorie de la
population. « La croissance [de la classe moyenne noire] démontre que nous
avançons et que nous améliorons la qualité de vie et les opportunités offertes
à ceux qui, il y a encore 19 ans avant l’avènement de la liberté, étaient
opprimés dans ce pays. »
Démographie changeante
une croissance du revenu des
familles noires et une consommation en hausse. Ainsi entre 2004 et 2012, le
nombre de familles noires qui possèdent un lecteur DVD a progressé de 30 % à 63
%, un ordinateur de 19 % à 45 %, et un four à micro ondes de 60 % à 92 %. Pour la Banque africaine de
développement, la classe moyenne d’une économie en développement englobe toute
personne gagnant plus de 2 dollars par jour. Pour John Simpson, auteur d’une
étude pour le compte de l’Institut de marketing stratégique Unilever à l’Université
du Cap, le revenu de la classe moyenne sud-africaine varie entre 1550 dollars
et 4800 dollars par mois. Selon lui, 40 % des professionnels noirs travaillent
dans la fonction publique, contre 13 % de Blancs. Résultat
Nicholas Nkosi, de la Standard Bank d’Afrique du Sud, partage lui aussi cet
enthousiasme. Les Noirs sont de plus en plus nombreux à devenir propriétaires,
explique-t-il. Selon la Standard Bank, entre 2011 et 2012, les ventes
d’automobiles auprès d’acheteurs noirs a augmenté de 19 %, alors même qu’elles
n’ont augmenté que de 7 % pour les clients blancs sur la même période.
Pour Lyn Foxcroft, conseillère en affaires et auteure d’une étude sur la
consommation de vin au sein la population sud-africaine, « en 2012, parmi les
8,3 millions d’adultes appartenant à la classe moyenne, 51 % étaient noirs et
34 % étaient blancs – une évolution pour le moins spectaculaire si l’on compare
ces chiffres avec ceux de 2004, quand les Blancs représentaient 52 % de la
classe moyenne et les Noirs seulement 32 % ». Les dépenses de la classe moyenne
sud-africaine s’élèvent à quelque 40 milliards de dollars par an. Les 4,2
millions de Noirs appartenant à cette catégorie y contribuent de manière
significative. La moitié de ces Noirs est détentrice d’un diplôme de fin
d’études secondaire et scolarise ses enfants dans des écoles privées réputées
meilleures. Selon Pravin Gordhan, ministre sud-africain des Finances, le revenu
par habitant en Afrique du Sud a augmenté de 40 % depuis 1994 et quatre
Sud-africains sur cinq ont désormais accès à l’électricité.
Moteur économique
Les données économiques disponibles confirment l’expansion de la classe
moyenne noire, ajoute John Simpson, qui voit dans ce changement démographique
un moteur pour l’économie sud-africaine. Cette expansion entraîne en effet une
augmentation du pouvoir d’achat des ménages et un élargissement de l’assiette
fiscale de l’État.
Plusieurs facteurs expliquent ce changement, poursuit John Simpson l’accès au crédit, l’éducation,
la croissance économique qui a stimulé l’emploi et le Programme d’émancipation
économique des Noirs. Ce programme permet aux non-Blancs – catégories de la
population autrefois défavorisées – d’accéder aux emplois dans le secteur privé
en leur accordant, entre autres, des avantages fiscaux et un traitement
préférentiel.
Pour les entrepreneurs comme Marylin Cooper, les opportunités vont se
multiplier. « Cette classe moyenne noire poursuivra son expansion dans les 20
ou 30 prochaines années », assure-t-elle.
L’ascension de la classe moyenne noire ne contribue pas seulement à la
croissance économique, elle est aussi « le signe d’un mouvement plus vaste de
normalisation de la société », poursuit John Simpson. Jusqu’en 1994, date à
laquelle l’apartheid a été aboli, les Noirs avaient peu d’opportunités
d’emploi. Pour eux, l’accès à l’éducation était également limité. Le contexte
économique et politique a radicalement changé depuis.
En dépit de l’optimisme du président Zuma notamment, John Simpson estime
cependant que beaucoup reste à faire. « u bas de l’échelle, la pauvreté n’a pas vraiment
été réduite », explique-t-il. « ’ascension des
uns a eu pour résultat un élargissement du fossé entre riches et pauvres.
L’Afrique du Sud est devenue l’une des sociétés les plus inégalitaires au
monde. »
L’étude de John Simpson montre que près de 70 % des Noirs de la classe
moyenne ressentent une pression de plus en plus forte pour soutenir leurs
proches les plus démunis. Cette pression est décrite de manière frappante dans
un documentaire paru en 2011 et intitulé Forerunners (les Précurseurs), qui met
en scène quatre familles, membres de cette nouvelle classe moyenne noire et
relate les immenses efforts d’adaptation à son nouveau statut qu’elle doit
consentir.
L’amélioration du pouvoir d’achat de la classe moyenne noire s’accompagne
de la croissance de la restauration rapide et de l’aggravation des problèmes
d’obésité notamment. En juin 2013, le géant américain du fast-food McDonald
avait 185 restaurants en Afrique du Sud. Ce chiffre devrait atteindre 200 à la
fin de cette année. Burger King, son rival, a ouvert son premier restaurant
cette année. Sans doute le premier d’une série. Pour Jaye Sinclair, son
directeur général, « moins que les exportations, c’est [le pouvoir d’achat de]
la classe moyenne qui, en fin de compte, sauvera l’Afrique du Sud ».
Le Conseil de recherches médicales sud-africain s’inquiète quant à lui de
constater que l’obésité n’est plus « le problème des seules nations
développées, mais de plus en plus aussi celui des pays en transition ». Des
études montrent que 39 % des femmes et 10 % des hommes sud-africains sont déjà
obèses – ce qui signifie que leur poids dépasse celui qui est considéré comme
normal pour leur taille. En revanche, la situation n’inquiète guère le secteur
du fitness, lui aussi en plein essor. À Soweto, des salles de musculation
s’ouvrent un peu partout dans les quartiers préférés de la classe moyenne, à
l’instar de Protea Glen, Orland West et Orland East.
Défis urbains
Avec l’exode des townships vers les banlieues, la construction de logements
est elle aussi en pleine expansion. Le quotidien sud-africain Financial Mail
fait ainsi état d’une pénurie de 600 000 logements. Le journal attribue le
déficit actuel (qui s’élève à 100 000 logements par an, des chiffres en
augmentation constante) à l’urbanisation galopante, à la réduction de la taille
des familles et à une classe moyenne qui ne cesse de s’agrandir.
Les quartiers encore abordables pour les revenus moyens à Johannesbourg,
Pretoria, et Durban sont surpeuplés. La forte demande de logements met aussi
certains services sociaux à rude épreuve. Pendant l’hiver par exemple, la
demande en électricité explose et provoque de nombreuses coupures.
De nombreux experts du développement s’accordent cependant sur une chose :
la croissance de la classe moyenne noire sud-africaine est bénéfique. Elle
renforce la première économie du continent et permet au pays d’avancer vers une
société prospère. Marilyn Cooper croit en en tout cas que « pour l’Afrique du
Sud, le meilleur est à venir. »
Source: Afrique Renouveau
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