L'agriculture peut transformer l’Afrique en
dépit des changements climatiques
Varsovie, Pologne, 19 novembre 2013 (CEA) - Un haut
responsable de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA)
a apporté ce jour à Varsovie un nouvel éclairage sur le lien entre
l'agriculture et le changement climatique, indiquant de nouvelles voies par
lesquelles le secteur peut devenir la force motrice du programme de
transformation de l'Afrique.
Procédant à l’ouverture d’une table ronde dans le
cadre de la «Journée de l'Afrique » en marge de la 19e session de la Conférence
internationale sur les changements climatiques en Pologne, Dr Fatima
Denton a déclaré que «même dans un climat changeant, le secteur agricole
conserve encore son plein potentiel pour sortir des millions d'Africains de la
pauvreté, et permettre au continent d’amorcer la phase décisive de son
développement».
Ms. Denton est le coordinateur du Centre africain
pour les politiques en matière de climat (CAPC) et directrice par intérim de la
Division des nouvelles initiatives de la Commission économique des Nations
Unies pour l'Afrique (CEA).
Pour Ms. Denton, « l'agriculture et le
changement climatique sont extrêmement liés et le changement climatique a
d’importants effets sur l'agriculture ».
«Les impacts négatifs des changements climatiques
vont éroder davantage la capacité des agriculteurs pauvres et des producteurs
de produits agricoles qui auront du mal à s'adapter à l'évolution des
conditions climatiques, notamment la variabilité du climat », a-t-elle déploré.
"Un appui technique et financier sont
nécessaires pour traiter les dommages causés par les changements climatiques et
soutenir les activités d'adaptation des agriculteurs africains", souligne
Denton, indiquant que ces efforts peuvent être mis en œuvre dans un cadre qui
stimule et promeut une agriculture à faible émission de carbone.
Ms. Denton a expliqué que l'intégration de
l'adaptation dans les programmes de transformation agricole des pays africains
doit se concentrer sur l'intégration de l'adaptation dans le Programme de
développement agricole en Afrique (PDAA).
Elle se réjouit de ce que reconnaissant la
contribution importante du secteur agricole dans les économies africaines,
secteur qui occupe près de 75 pour cent de la population, un certain nombre de
pays africains ont pris des mesures proactives pour accroître les
investissements dans le secteur.
Entre autres initiatives saluées par Denton, les
Programme d'action nationaux d'adaptation ( PANA ), les plans nationaux
d'investissement agricole ( PNIA ), ainsi que des plans d'adaptation nationaux
(PAN ).
Elle en appelle à une meilleure compréhension
des programmes d'adaptation, des plans d'investissement et l'intégration de
l'adaptation aux changements climatiques dans le programme de transformation de
l'agriculture africaine.
Parlant des recherches, des innovations et de la
technologie pour l'adaptation aux changements climatiques en Afrique, Ms. Denton
affirme que «le rôle des systèmes de recherche et d'innovation dans la
production des preuves plus précises et des solutions possibles qui emploient
des personnes vulnérables à s'adapter au changement climatique ne peut pas être
surestimé ».
«Même si les découvertes scientifiques récentes
confirment que les changements climatiques provoqué par l'homme soient déjà en
cours, et ses effets se font sentir dans de nombreux endroits, il existe encore
des lacunes de connaissances sur la façon d’y faire face et de s'y adapter, en
fonction des variations temporelles et spatiales ", souligne-t-elle.
Les recherches sur les changements climatiques et
l'adaptation visent à répondre à ces lacunes. Les chercheurs africains, des
intervenants communautaires, des praticiens du secteur privé et les décideurs
doivent s'efforcer de faire progresser une meilleure compréhension de ce défi,
ajoute-t-elle.
En Afrique l’agriculture est le premier secteur en
termes de produit intérieur brut ( PIB) et de pourvoyeur d'emploi. La population
mondiale devrait passer à 9 milliards en 2050, et les experts s'accordent à
dire que la production agricole devra augmenter de 70 pour cent pour nourrir le
monde.
Étant donné que l’Afrique dispose des 60 pour cent
des terres disponible inexploitées de la planète, l'agriculture pourra
contribuer fortement à la transformation inclusive pour le développement de
l'Afrique, soutient Ms. Denton.
Toutefois, déplore-t-elle, le secteur reste
sérieusement affectée par les impacts des changements climatiques et la
nécessité d'adaptation y est la plus critique.
Ms. Denton a modéré la table ronde de haut niveau
au cours de laquelle des experts avertis ont abordé plusieurs questions
relatives aux différents aspects du thème de la journée. Il s’agit
notamment de « l'agriculture dans les négociations sur le changement climatique
» développé par M. Fred Kossan du Malawi; « intégrer l'adaptation au
changement climatique dans l' agenda africain de développement agricole »,
présenté par le Dr Ayalneh Bogale de la CUA , « la recherche innovatrice et les
technologies d'adaptation au changement climatique dans l'agriculture africaine
» par le Dr Tom Owiyo de la CEA , et « les options de financement
d'adaptation au changement climatique dans l'agriculture africaine » soutenu
par le M. Anthony Nyong de la BAD.
Le panel a également parlé des options disponibles
pour le financement d'adaptation et d'autres co- bénéfices générés par le
secteur agricole pour soutenir les investissements qui aident les pays
africains à adopter des voies de croissance à faible intensité carbonique pour
le développement agricole et l’élimination de la faim.
Source: CEA
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