mercredi 28 mai 2014

Les universitaires et l’Union Européenne célèbrent les artisans recycleurs.


Par Jean Pierre BIKOBO

La solution aux déchets divers qui inondent les villes africaines vient des artisans recycleurs. Les Professeurs Georges SAWADOGO et ESOH Elamé le martèlent sans cesse au colloque sur les déchets qui prend fin ce 28 mai à Yaoundé. Leur partenaire de l’Union Africaine est du même avis.

 « Construire  l’économie verte de demain à travers la formalisation des activités de recyclage artisanal des déchets : l’exemple du projet (ISDERA, Ndlr)», tel est le thème de la leçon inaugurale du colloque international ISDERA (Innovative Service Environnement for Recycler Artisan), qui a ouvert ses portes hier à l’Ecole Nationale Supérieure des Travaux Publics (ENSTP). Le  Professeur Georges SAWADOGO, dès sa prise de parole, a présenté le contexte d’émergence du projet ISDERA, qui procède d’un constat, celui de l’existence d’une « économie sociale liée à la récupération des déchets, à  laquelle s’adonnent des centaines de personnes spécialisées dans la récupération et le recyclage artisanal ». 

Pour cet universitaire, l’activité de recyclage des déchets, dont les artisans sont la cheville ouvrière apporte incontestablement une réponse aux problèmes auxquels sont confrontés les villes d’Afrique subsaharienne. Les plus dominants ici, sont la réduction de la pauvreté et davantage, la gestion des déchets divers en milieux urbain. La professionnalisation de ce secteur d’activité se présente alors comme une nécessité à l’effet d’améliorer la qualité de la production, afin d’assoir la reconnaissance de ces acteurs majeurs de l’économie sociale des pays en développement.

Sortir de l’informel

Le Professeur Georges SAWADOGO développe également la notion « des universités populaires »  qui sont supposées véhiculer « les savoirs artisanaux et en faire un objet d’étude par des universitaires ». Le premier jet de l’offre formative est à présent esquissé à l’université de KOUDOUDGOU au Burkina Faso avec la mise sur pied de deux Masters.

Pr. Esoh Elamé dans un entretien avec la presse
Selon le Professeur ESOH Elamé, le projet ISDERA se présente comme le cadre idoine à même d’apporter des réponses efficaces à l’encadrement des artisans des villes d’Afrique subsaharienne. Pour lui, l’assistance qu’apporte les Etats du Cameroun et du Burkina Faso à ces acteurs de l’économie sociale à travers les collectivités territoriales décentralisées augure de bons espoirs pour la sortie de cette économie traditionnelle du secteur dit informel vers le formel.

Mieux encore, la collaboration des universitaires qui en font un objet d’étude est un gage d’amélioration des modes de production et de distribution des produits issus de ces industries qui jusqu’ici, dégage encore une odeur ancestrale. Pour illustrer son propos, l’exemple du technopole de fabrication des marmites dénommées « MAKOKOT » du quartier Makeya de Douala au Cameroun, a été convoqué.

Carl Frosio
Carl Frosio, Chargé des programmes de l’Union Européenne-Cameroun, par ailleurs point focal du projet ISDERA, félicite l’initiative du projet ISDERA qui bénéficie d’une subvention de l’UE chiffrée à 1.396 870 926 de FCFA pour la promotion des artisans locaux Burkinabé et Camerounais. Pour l’Union Européenne, son soutien au projet ISDERA participe de la coopération Nord-Sud, et des exigences de protection de l’environnement.

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