Par Jean Pierre BIKOBO
La
solution aux déchets divers qui inondent les villes africaines vient des artisans
recycleurs. Les Professeurs Georges SAWADOGO et ESOH Elamé le martèlent sans
cesse au colloque sur les déchets qui prend fin ce 28 mai à Yaoundé. Leur
partenaire de l’Union Africaine est du même avis.
« Construire l’économie verte de demain à travers la
formalisation des activités de recyclage artisanal des déchets : l’exemple
du projet (ISDERA, Ndlr)», tel est le thème de la leçon inaugurale du colloque
international ISDERA (Innovative
Service Environnement for Recycler Artisan), qui a ouvert ses
portes hier à l’Ecole Nationale Supérieure des Travaux Publics (ENSTP). Le Professeur Georges SAWADOGO, dès sa prise de
parole, a présenté le contexte d’émergence du projet ISDERA, qui procède d’un
constat, celui de l’existence d’une « économie
sociale liée à la récupération des déchets, à
laquelle s’adonnent des centaines de personnes spécialisées dans la
récupération et le recyclage artisanal ».
Pour
cet universitaire, l’activité de recyclage des déchets, dont les artisans sont
la cheville ouvrière apporte incontestablement une réponse aux problèmes
auxquels sont confrontés les villes d’Afrique subsaharienne. Les plus dominants
ici, sont la réduction de la pauvreté et davantage, la gestion des déchets
divers en milieux urbain. La professionnalisation de ce secteur d’activité se
présente alors comme une nécessité à l’effet d’améliorer la qualité de la
production, afin d’assoir la reconnaissance de ces acteurs majeurs de
l’économie sociale des pays en développement.
Sortir de l’informel
Le
Professeur Georges SAWADOGO développe également la notion « des
universités populaires » qui
sont supposées véhiculer « les savoirs
artisanaux et en faire un objet d’étude par des universitaires ». Le
premier jet de l’offre formative est à présent esquissé à l’université de
KOUDOUDGOU au Burkina Faso avec la mise sur pied de deux Masters.
Pr. Esoh Elamé dans un entretien avec la presse |
Selon le Professeur ESOH Elamé, le
projet ISDERA se présente comme le cadre idoine à même d’apporter des réponses
efficaces à l’encadrement des artisans des villes d’Afrique subsaharienne. Pour
lui, l’assistance qu’apporte les Etats du Cameroun et du Burkina Faso à ces
acteurs de l’économie sociale à travers les collectivités territoriales
décentralisées augure de bons espoirs pour la sortie de cette économie traditionnelle
du secteur dit informel vers le formel.
Mieux encore, la collaboration des
universitaires qui en font un objet d’étude est un gage d’amélioration des
modes de production et de distribution des produits issus de ces industries qui
jusqu’ici, dégage encore une odeur ancestrale. Pour illustrer son propos, l’exemple
du technopole de fabrication des marmites dénommées « MAKOKOT » du
quartier Makeya de Douala au Cameroun, a été convoqué.
Carl Frosio |
Carl
Frosio, Chargé des programmes de l’Union Européenne-Cameroun, par ailleurs
point focal du projet ISDERA, félicite l’initiative du projet ISDERA qui
bénéficie d’une subvention de l’UE chiffrée à 1.396 870 926 de FCFA
pour la promotion des artisans locaux Burkinabé et Camerounais. Pour l’Union
Européenne, son soutien au projet ISDERA participe de la coopération Nord-Sud, et
des exigences de protection de l’environnement.
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