Par Marie-Noëlle Guichi
Près de la moitié de ce pactole reste à mobiliser. Ces financements lui permettront d’honorer les engagements pris, il y’a une dizaine de mois, notamment lors de la signature du Pacte du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA).
Près de la moitié de ce pactole reste à mobiliser. Ces financements lui permettront d’honorer les engagements pris, il y’a une dizaine de mois, notamment lors de la signature du Pacte du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA).
Au
cours de la réunion de validation du plan national d’investissement agricole
(PANIA) du Cameroun, tenue ce 09 avril 2014, à l’hôtel Hilton de Yaoundé, les
officiels Camerounais sont largement sur ces besoins de financement et
les stratégies à déployer pour mobiliser ces fonds à utiliser pendant les 7 prochaines années pour booster le secteur agricole au Cameroun.
Cette rencontre tant attendue, qui intervient après la signature par le
Cameroun, le 17 juillet 2013, du Pacte PDDAA devrait permettre à ce pays d’honorer
un engagement pris par le gouvernement dans ce Pacte : œuvrer pour la
réalisation, à terme, de l’objectif d’allouer au moins 10% du budget national à l’agriculture,
comme l’ont recommandé les pères fondateurs du PDDAA à sa création en 2003 à
Maputo au Mozambique.
A
ce jour, le Cameroun ne consacre que 3% de son budget à l’agriculture. Là où
des pays comme l’Éthiopie, le Kenya, le Burkina Faso, le Ghana, le Burundi, la
Tanzanie, le Mali, le Mozambique, l’Ouganda, la Zambie, le Niger, le Nigeria,
la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Sierra Léone, le Malawi et…la
République Centrafricaine d’avant la crise politique, ont déjà atteint et même
dépassé les 10% fixé par les leaders africains lors du lancement du PDDAA.
L’assise
de Yaoundé vise la validation du plan nationale d’investissement
agricole (PANIA) du Cameroun, une étape qui suit automatiquement la signature
du Pacte sus-évoqué. Car les pays qui signent ce pacte PDDAA doivent absolument
adopter ce PANIA qui spécifie les activités et les besoin de financement
permettant de réaliser les objectifs du PDDAA, dont le principal est de porter
les performances du secteur rural à la hauteur des potentialités du pays, avec
une croissance d’au moins 10% à l’horizon 2020.
Le
PANIA du Cameroun ressort pour la période 2014-2020, des besoins de financement
publics pour le secteur agricole de l’ordre de 3550 milliards de FCFA, dont 42,5%
(1509 milliards) sont à rechercher.
Ce montant de 3550 milliards de FCFA n'est constitué que des ressources publiques que le Cameroun entend injecter dans l'agriculture durant cette période de 7 ans. Il s'agit des prévisions du DSCE pour les 4 principaux ministères du secteur rural: ministère de l'agriculture et du développement rural, ministère de l'environnement, ministère des forêts et de la faune, ministère de l'élevage; et l'aide promise par les différents partenaires au développement.
Quand on y ajoute ce que le secteur privé y investira (investissements privés, fonds issus des banques et microfinances à travers des crédits aux opérateurs économiques), on se situe à près de 11. 000 milliards de Cfa, a indiqué ce jour à Yaoundé, le point focal technique national du PDDAA au minader, M. Ondoa Manga Tobie.
Ce montant de 3550 milliards de FCFA n'est constitué que des ressources publiques que le Cameroun entend injecter dans l'agriculture durant cette période de 7 ans. Il s'agit des prévisions du DSCE pour les 4 principaux ministères du secteur rural: ministère de l'agriculture et du développement rural, ministère de l'environnement, ministère des forêts et de la faune, ministère de l'élevage; et l'aide promise par les différents partenaires au développement.
Quand on y ajoute ce que le secteur privé y investira (investissements privés, fonds issus des banques et microfinances à travers des crédits aux opérateurs économiques), on se situe à près de 11. 000 milliards de Cfa, a indiqué ce jour à Yaoundé, le point focal technique national du PDDAA au minader, M. Ondoa Manga Tobie.
Stimuler la croissance économique
Cette
enveloppe lui permettrait, si elle est bien gérée, de développer les filières
de production (végétales, animales, halieutiques et forestières) et d’améliorer
la sécurité alimentaire et nutritionnelle ; de moderniser les
infrastructures de production du monde rural et d’améliorer les mécanismes d’accès
au financement ; d’organiser la gestion et la valorisation des ressources
naturelles ; de renforcer les capacités des acteurs du développement
agricole etc.
Adopté
par les Chefs d’Etat et de gouvernements de l’Union Africaine en 2003 à Maputo,
le PDDAA, piloté par le NEPAD (Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique),
a pour but d’aider les pays africains à stimuler la croissance économique par
le développement de l’agriculture en vue d’éradiquer la pauvreté et la faim sur
le continent.
Il
s’appui sur 4 piliers majeurs : étendre les superficies exploités en
gestion durable des terres ; améliorer les infrastructures rurales et les
capacités d’accès aux marchés liées au commerce ; augmenter l’approvisionnement
alimentaire et réduire la faim ; accroître la recherche agricole, la
diffusion et l’adoption des technologies innovantes.
Avec
la validation de son plan national d’investissement agricole, le Cameroun
rejoint la liste très restreinte des 28 pays Africains qui ont effectivement
adopté un tel plan, devant leur permettre de réaliser les objectifs du PDDAA.
Plus
de dix ans après l’adoption de ce programme, 50 pays Africains sur 54 se sont
engagés dans le processus, 40 pays ont effectivement signé le Pacte comme le
Cameroun et 15 pays ont reçu des ressources du Programme mondial pour l’agriculture
et la sécurité alimentaire, créé en avril 2010 à la demande du G20.
Une
fois son PANIA validé et adopté, le Cameroun aura désormais le droit de
solliciter ces fonds qui aident les pays à introduire des améliorations durables,
à travers des investissements pérennes, dans l’agriculture et la sécurité
alimentaire.