Les trois axes de solutions de Mathieu MANDENG
Le Président de l’Association des professionnels des établissements de crédit du Cameroun (APECCAM) jette un regard panoramique sur le paradoxe de la surliquidité bancaire en Afrique et le sous-financement des PME. Et suggère des pistes de solutions pour résoudre cet épineux problème.
Le Président de l’Association des professionnels des établissements de crédit du Cameroun (APECCAM) jette un regard panoramique sur le paradoxe de la surliquidité bancaire en Afrique et le sous-financement des PME. Et suggère des pistes de solutions pour résoudre cet épineux problème.
Le dernier rapport de la zone
franc établi à fin 2012, que depuis les ajustements opérés en
2009 en réponse à la crise financière mondiale, les politiques monétaires
conduites par les banques centrales des pays de la zone franc sont restées
accommodantes. Mathieu Mandeng l’a rappelé au cours du forum international de
la finance en Afrique subsaharienne, FIFAS 2013, qui prend fin ce 22 novembre
2013 à Douala. Le président de l’APECCAM observe que l’assouplissement des
conditions de refinancement des établissements de crédit n’a toutefois eu,
jusqu’à présent, qu’un « effet
limité sur les taux de financement de l’économie réelle, compte tenue de
l’importante surliquidité globale des systèmes bancaires ».
Rejoignant la plupart des
experts présents à FIFAS 2013, Mathieu Mandeng relève que les économies
de la zone franc restent caractérisées par une situation de surliquidité
globale des systèmes bancaires attestée par la persistance d’importantes
réserves excédentaires, représentant en CEMAC près de trois fois les montants
des réserves obligatoires et 100% de ceux-ci en UEMOA. Une situation qui
nécessite une vigilance accrue compte tenu des risques inflationnistes qu’elle
recèle potentiellement, dira-t-il.
Et de noter au passage que les taux de
couverture de l’émission monétaire, qui constitue un objectif intermédiaire de
la politique monétaire, ont par ailleurs dépassé largement le seuil minimal
fixé dans le cadre des accords de la zone franc (20%) et se sont établis à
105,5% en UEMOA, 98,4% en CEMAC et 99,1% aux Comores, témoignant de la solidité
des francs CFA et du franc comorien.
Mathieu Mandeng remarque que « le Paradoxe de la surliquidité dans nos économies montre que
l’amélioration du financement de nos économies est à rechercher davantage dans
l’accès à cette liquidité que dans sa disponibilité ». Et de
mentionner que, dans un contexte marqué par la prépondérance des petites et
moyennes entreprises, le problème qui se pose est plutôt celui de la mise en
relation efficiente des agents économiques à besoins de financement et ceux à
capacité de financement.
D’où l’appel du président de
l’APECCAM, en direction de tous les acteurs concernés, afin que chacun joue son
rôle, principalement les autorités monétaires et les établissements financiers,
notamment dans le cadre de la régulation et de l’amélioration de la division
des risques et de la transformation des échéances. Pour se tirer d'affaires, il propose
trois axes majeurs de solutions afin d'améliorer
sensiblement l’offre de crédit aux économies africaines.
D’abord, l’accroissement du taux
de bancarisation. Ce qui suppose des solutions aux problèmes liés à la
proximité, aux coûts des services bancaires à l’image; c’est-à-dire au
facteur confiance. Ce, en ce qui concerne la banque des particuliers, dont
l’objet sociétal, est essentiellement d’aider les ménages à acquérir leur
logement et à accroître leur richesse. Ensuite, Mathieu Mandeng évoque la
nécessité de résoudre les problèmes liés à l’absence d’information sur le
crédit dans un contexte de forte asymétrie de l’information. Il propose enfin
le développement d’une véritable infrastructure financière.
Marie-Noëlle Guichi
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