Face aux banques, frileuses, qui gardent
par devers elles près de 7000 milliards de FCFA, s’abstenant de prêter aux PME,
pas toujours dignes de confiances, les agences de notation se présentent comme
un pont entre les deux entités et un outil de suivi.
Selon
les acteurs du secteur financier, la notation
financière se présente aujourd’hui comme un nouvel indicateur du risque de l’investisseur
en Afrique et un outil d’aide à la décision. « L’argent a besoin d’un environnement de confiance pour circuler »,
a ainsi indiqué, à FIFAS 2013, Stanislas ZEZE, Président Directeur Général de l’Agence
de notation Bloomfield, basée en Côte d’Ivoire.
Soulignant l’importance de la notation
financière, Christian POUT, Président du
« Think Tank CEIDES », soutient que « La notation financière constitue,
pour les investisseurs, un critère clé dans l’estimation du risque qu’un
investissement comporte, particulièrement dans le cadre de marchés financiers
de plus en plus globaux qui rendent difficile la maîtrise de l’information et
donc de tous les paramètres de risque ».
Pour lui, c'est même un des critères obligatoires
pour les emprunteurs institutionnels (fonds de pension, collectivités
territoriales, etc.) dont les statuts précisent un niveau de notation minimal
pour leurs investissements.
L’agence de notation financière a alors pour rôle d’apprécier
le risque de solvabilité financière d’une entreprise, d’un État ou
d’une autre collectivité -publique, nationale ou locale-, d’une
opération (emprunt, emprunt obligataire, opération de financement structurée,
titrisation, etc.) et de lui attribuer une note correspondant aux
perspectives de remboursement de ses engagements envers ses créanciers - fournisseurs,
banques, détenteurs d’obligations, etc.
Autrefois considérées comme une affaire d’occidentaux,
les agences de notation financière entrent
progressivement dans les mœurs en Afrique où elles sont de plus en plus
sollicitées. Stanislas ZEZE affirme avoir déjà pénétré le marché de l’Afrique
de l’Ouest.
Toutefois,
en Afrique francophone, regrette-il, les habitudes ont la peau dure. Là-bas,
note-il, « on a un soucis avec la transparence. C’est culturel. Les structures
supposées être notées ne sont pas toujours prêtes à donner les informations,
même si à priori elles ne sont pas sensibles ». Pourtant, beaucoup veulent
avoir une note, condition de plus en plus exigée par les banques pour libérer leurs crédits.
Marie-Noëlle Guichi
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