samedi 30 novembre 2013

Comment absorber les 7000 milliards CFA de surliquidité en Afrique Subsaharienne ?


Les agences de notation financière se montrent incontournables
 
Face aux banques, frileuses, qui gardent par devers elles près de 7000 milliards de FCFA, s’abstenant de prêter aux PME, pas toujours dignes de confiances, les agences de notation se présentent comme un pont entre les deux entités et un outil de suivi. 

Selon les acteurs du secteur financier, la notation financière se présente aujourd’hui comme un nouvel indicateur du risque de l’investisseur en Afrique et un outil d’aide à la décision. « L’argent a besoin d’un environnement de confiance pour circuler », a ainsi indiqué, à FIFAS 2013, Stanislas ZEZE, Président Directeur Général de l’Agence de notation Bloomfield, basée en Côte d’Ivoire. 

Stanislas ZEZE, Bloomfield

Soulignant l’importance de la notation financière, Christian POUT, Président du « Think Tank CEIDES », soutient  que  « La notation financière constitue, pour les investisseurs, un critère clé dans l’estimation du risque qu’un investissement comporte, particulièrement dans le cadre de marchés financiers de plus en plus globaux qui rendent difficile la maîtrise de l’information et donc de tous les paramètres de risque ». 

Pour lui, c'est même un des critères obligatoires pour les emprunteurs institutionnels (fonds de pension, collectivités territoriales, etc.) dont les statuts précisent un niveau de notation minimal pour leurs investissements. 

Christian POUT, Think Tank CEIDES

L’agence de notation financière a alors pour rôle d’apprécier le risque de solvabilité financière d’une entreprise, d’un État ou d’une autre collectivité -publique, nationale ou locale-, d’une opération (emprunt, emprunt obligataire, opération de financement structurée, titrisation, etc.) et de lui attribuer une note correspondant aux perspectives de remboursement de ses engagements envers ses créanciers - fournisseurs, banques, détenteurs d’obligations, etc. 

Autrefois considérées comme une affaire d’occidentaux,  les agences de notation financière entrent progressivement dans les mœurs en Afrique où elles sont de plus en plus sollicitées. Stanislas ZEZE affirme avoir déjà pénétré le marché de l’Afrique de l’Ouest. 



Une vue des participants à FIFAS 2013

Toutefois, en Afrique francophone, regrette-il, les habitudes ont la peau dure. Là-bas, note-il, « on a un soucis avec la transparence. C’est culturel. Les structures supposées être notées ne sont pas toujours prêtes à donner les informations, même si à priori elles ne sont pas sensibles ». Pourtant, beaucoup veulent avoir une note, condition de plus en plus exigée par les banques pour  libérer leurs crédits.

Marie-Noëlle Guichi

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