vendredi 13 décembre 2013

Rideau sur la toute première édition du FAEVEM 2013

Par  Michel TESSOH TENE

Le Forum Africain sur l’économie Verte et l’Eco-Management (FAEVEM 2013) s’est achevé hier sur les hauteurs du palais des congrès à Yaoundé.

Organisé par le réseau Afrique Internationale pour le Développement et l’Environnement au 21e siècle (AIDE21), ce forum s'est tenu du 10 au 12 décembre 2013, conjointement avec le Salon de l’Innovation et des Métiers Verts en Afrique.
 
Photo de famille à l'ouverture de FAEVEM 2013
La cérémonie d’ouverture de ce forum, couplée au Salon de l’Innovation et des Métiers Verts en Afrique, a eu lieu dans l’une des salles du Palais des congrès. Dans son allocution de bienvenue, Guy Laurent KOUAM, coordonnateur du réseau AIDE21 et promoteur de ce forum a rappelé que cet évènement s’inscrit dans la continuité des actions que mène le réseau depuis quelques années déjà, en poursuivant son objectif de promotion des enjeux du développement durable sur le continent africain. Il a également rappelé qu’en organisant ce forum, cette plate forme des  jeunes amoureux de l’environnement a réaffirmé sa volonté de poursuivre les débats sur la question de l’économie verte en Afrique.  

 « le forum vise à explorer les voies et moyens qui permettront de donner une teinture verte aux divers secteurs d’activités, mais en outre, et dans un contexte où l’offre de formation et d’emploi reste très souvent limitée, de stimuler l’analyse et la recherche des réponses au développement des emplois verts, dans un monde durable à faibles émissions de carbone », a souligné le coordonnateur du réseau AIDE21.

Il a également précisé que : « Ce forum panafricain constitue un cadre de réflexion pour bâtir ensemble une vision africaine d’une économie respectueuse de l’environnement. Il s’avère d’autant plus important que l’une de ses principales activités est le salon  des métiers verts et de l’innovation, dont le but est de contribuer au développement de entrepreneuriat vert en Afrique. C’est la promotion d’une économie qui aiderait à préserver la biodiversité, à réduire la consommation d’énergie et à minimiser toutes les formes de gaspillage et de pollution ».

 Conférence inaugurale    

Guy Laurent KOUAM,, debout à l’extrême gauche,
 le Professeur Jean Claude TCHEUWA au centre,
entouré des autres membres du panel


Le deuxième temps fort de cette cérémonie d’ouverture a été celui consacré à la conférence inaugurale. Autour du thème « Croissance verte et émergence : quels enjeux, quel défi pour une Afrique soutenable ? », le panel que conduisait le Professeur Jean Claude TCHEUWA a frayé quelques pistes pour mieux appréhender ce que c’est que l’économie verte et son importance pour notre continent. De la lutte contre les pollutions aux nouvelles orientations du concept pour l’Afrique, il est arrivé à la conclusion selon laquelle de nombreuses expériences partout dans le monde ont démontré que les systèmes liés à l’économie verte peuvent générer davantage d’opportunités d’emploi. Pour le Docteur FORGAP Patrick, panéliste, il faut reconnaître que la jeunesse est porteuse d’innovation et que l’innovation elle-même est porteuse de développement durable. Pour lui, les Etats africains doivent encourager les jeunes  qui s’activent dans les domaines promouvant le développement durable du continent. Ce qui peut se faire par la subvention de certains projets. 

Pour l’ensemble du panel, le monde souhaité pour demain, doit être bâti maintenant, de manière solidaire et durable. « La jeunesse a l’obligation d’oser, a le droit d’échouer, mais n’a pas le droit de ne pas essayer, de ne pas croire et de ne pas agir », a déclaré pour conclure, le Coordonnateur de AIDE21, Guy Laurent KOUAM, qui intervenait également dans le panel.


samedi 30 novembre 2013

SOUS FINANCEMENT DES PME: Les solutions ne sont pas miraculeuses, selon Fabrice KOM TCHUENTE


Fabrice KOM TCHUENTE, FinAfrique 

 Le Directeur Exécutif de FinAfrique, Cabinet spécialisé dans la Banque, la Finance et l’assurance, et organisateur de FIFAS 2013, s’est prêté à nos questions, à la fin de ce forum International qui s'est tenu du 20 au 22 novembre 2013 à Douala au Cameroun.

Quelles leçons tirez-vous du FIFAS 2013?

Les leçons que nous tirons de ce Forum sont les suivantes : les solutions pour résoudre ce paradoxe entre la surliquidité bancaire, l'épargne et le sous-financement du secteur privé ne sont pas miraculeuses. Elles sont claires et précises telles qu'évoquées par de nombreux experts financiers africains pendant les travaux. Cependant, le passage à l'action par la mise en place de réformes et d'infrastructures financières viables se fait attendre.
 
Qu'entendez-vous faire des résolutions qui en sont sorties?

Toutes les résolutions seront consignées dans un document que nous publierons dans les prochains mois.
Ces actes seront envoyés et présentés auprès des institutions et organismes financiers d'Afrique Subsaharienne tels que : les Associations bancaires, les Commissions bancaires, les Banques centrales, les commissions monétaires, les Ministères de l'Economie et des Finances, les Organismes patronaux,... Et nous nous tiendrons bien entendu à leur disposition afin de les mettre en relation avec les auteurs des différentes propositions pour approfondissement.
 
A quand la prochaine édition? Où? Et avec quels moyens?

Avant de programmer la prochaine édition, nous nous assurerons que les actes de la première édition sont bien parvenus aux responsables concernés. Quant à la deuxième édition, nous visons l'année 2015. Le lieu n'est pas encore fixé, mais la Côte d'Ivoire semble porter le plus de suffrages. Concernant les moyens, nous échangerons le moment venu avec les institutions qui seront concernées par la problématique à résoudre.

Réalisée par Marie-Noëlle Guichi

Comment absorber les 7000 milliards CFA de surliquidité en Afrique Subsaharienne ?


Les agences de notation financière se montrent incontournables
 
Face aux banques, frileuses, qui gardent par devers elles près de 7000 milliards de FCFA, s’abstenant de prêter aux PME, pas toujours dignes de confiances, les agences de notation se présentent comme un pont entre les deux entités et un outil de suivi. 

Selon les acteurs du secteur financier, la notation financière se présente aujourd’hui comme un nouvel indicateur du risque de l’investisseur en Afrique et un outil d’aide à la décision. « L’argent a besoin d’un environnement de confiance pour circuler », a ainsi indiqué, à FIFAS 2013, Stanislas ZEZE, Président Directeur Général de l’Agence de notation Bloomfield, basée en Côte d’Ivoire. 

Stanislas ZEZE, Bloomfield

Soulignant l’importance de la notation financière, Christian POUT, Président du « Think Tank CEIDES », soutient  que  « La notation financière constitue, pour les investisseurs, un critère clé dans l’estimation du risque qu’un investissement comporte, particulièrement dans le cadre de marchés financiers de plus en plus globaux qui rendent difficile la maîtrise de l’information et donc de tous les paramètres de risque ». 

Pour lui, c'est même un des critères obligatoires pour les emprunteurs institutionnels (fonds de pension, collectivités territoriales, etc.) dont les statuts précisent un niveau de notation minimal pour leurs investissements. 

Christian POUT, Think Tank CEIDES

L’agence de notation financière a alors pour rôle d’apprécier le risque de solvabilité financière d’une entreprise, d’un État ou d’une autre collectivité -publique, nationale ou locale-, d’une opération (emprunt, emprunt obligataire, opération de financement structurée, titrisation, etc.) et de lui attribuer une note correspondant aux perspectives de remboursement de ses engagements envers ses créanciers - fournisseurs, banques, détenteurs d’obligations, etc. 

Autrefois considérées comme une affaire d’occidentaux,  les agences de notation financière entrent progressivement dans les mœurs en Afrique où elles sont de plus en plus sollicitées. Stanislas ZEZE affirme avoir déjà pénétré le marché de l’Afrique de l’Ouest. 



Une vue des participants à FIFAS 2013

Toutefois, en Afrique francophone, regrette-il, les habitudes ont la peau dure. Là-bas, note-il, « on a un soucis avec la transparence. C’est culturel. Les structures supposées être notées ne sont pas toujours prêtes à donner les informations, même si à priori elles ne sont pas sensibles ». Pourtant, beaucoup veulent avoir une note, condition de plus en plus exigée par les banques pour  libérer leurs crédits.

Marie-Noëlle Guichi

L’Afrique mise sur l’agro-business pour émerger


Le potentiel de l’agro-business reste sous-exploité sur le continent

Lors du 1er forum International de la Finance en Afrique Subsaharienne, du 20 au 22 novembre 2013 à Douala, Banques, PME et Etats africains ont été invités à développer de véritables relations d’affaires autour de la production agricole et de l’industrie agro-alimentaire. 

Pour prendre l’exemple du Cameroun, l’on constate que, bien que l’agriculture soit l’activité la plus importante pratiquée par une grande partie de la population (70%), elle ne sert principalement qu’à la subsistance et à l’exportation.

Le public de FIFAS 2013

Eric NGAH ELOUNDOU, Directeur Général du cabinet Elesyst trouve une explication à ce phénomène, faisant observer que, même si depuis les années d’indépendance (1950), l’agriculture a toujours été au centre des stratégies de développement économique et de croissance en Afrique subsaharienne, « ce choix n’a pas été opéré par les Africains eux-mêmes dans le cadre d’une politique volontaire axée sur la croissance et l’emploi ».

        
Transformation    industrielle

Il s’agissait davantage, remarque-t-il, d’un choix stratégique des puissances coloniales. Ces dernières avaient alors mis en œuvre « une politique qui faisait de l’Afrique une zone de production des matières premières destinées aux industries européennes pour la transformation ».  

Pour lui, cette exportation des matières premières brutes (produits agricoles, pétrole et bois) doit céder définitivement la place à la transformation industrielle, pour apporter une valeur ajoutée sur place en Afrique.
Et au-delà de cette transformation, les experts réunis à Douala pensent que l’Agro-business doit être accéléré. Il s’agit de toute une chaine, englobant la culture et ses activités connexes, dont les phytosanitaires, les  technologies agricoles, la recherche, la transformation industrielle, la distribution, le marketing, la vente…

Une gamme d’instruments financiers…     

Pour réussir ce challenge, des institutions financières de développement telles que Proparco, accompagnent les acteurs privés dans les pays émergents et en développement à travers une gamme d’instruments financiers et techniques, a indiqué Ludovic JONCHERAY, représentant régional Proparco Afrique centrale et Nigéria. Proparco bénéficie du soutien de l’Agence française de développement.

Le Fondateur de LiquidAfrica et Directeur Associé d’Enko Capital à Johannesburg, Cyrille N’Kontchou, dit offrir des services similaires pour appuyer les PME africaines. Mais ce ne sont pas des œuvres philanthropiques. 

Marie-Noëlle Guichi

jeudi 28 novembre 2013

Révolution numérique : une journaliste Zambienne prédit la mort des journaux

Pour Brenda Zulu, « le numérique c’est l’avenir »


Les journaux, jadis considérés comme des dinosaures du secteur média, sont en voie de disparition. A moins de se frayer un espace sur la toile, pour échapper à une mort presque certaine, dit Brenda Zulu.

Intervenant devant une vingtaine de journalistes africains réunis le 28 novembre 2013 dans le cadre d’un atelier de deux jours à Centurion, ville située à une quarantaine de kilomètres de Johannesburg, capitale Sud-africaine, Brenda Zulu, a passé en revue les dernières techniques de collecte et de diffusion d’informations disponible sur le web.


 Brenda Zulu debout, lors de son exposé

C’est avec beaucoup d’admiration que ces hommes et femmes des médias ont découvert que les réseaux sociaux, encore appelés web 2.0, n’ont plus de secret pour cette journaliste blogueuse, membre fondatrice du "Global Voice" –une association internationale de journalistes blogueurs-,  qui a ces outils innovants dans sa paume de main.

Aucune plateforme n’échappe à cette passionnée des TIC, depuis de longues dates. Elle navigue allègrement sur Facebook, Twitter, LinkedIn, Google-groups,+,alerts,talk-, Skype, Blogs, Scoop.it, ThingLink+, TimeslinesJS, Storyful, Follower, Topsy, TinEye, Bambuser, Story Maker, Delicius, Videolicius, IsaidWhat, RSS feeds, You Tube, Storify, Greenalp.com, Datawrapper, Dropbox, Evernote, Instapaper, Flickr, Picasa, Pinterest…


Brenda parle de ces médias sociaux avec maestria, s’arrêtant sur la spécificité de chaque plateforme et les avantages qu’elle offre au journaliste, qui peut en jouir en fonction de ses besoins : collecte, traitement et diffusion d’information écrite, audio ou vidéo ; agrégation des contenus web, calepin, archivage et partage de documents etc. Pour elle, l'ancienne génération de journalistes qui se contentaient de faire des articles à diffuser uniquement dans les journaux papiers, à la radio ou à la télévision doit s'éteindre, pour laisser la place à la nouvelle génération, qui porte également le contenu de sa diffusion sur Internet pour une meilleure visibilité. C'est l'ère du numérique, observe-t-elle, invitant toute la presse à s'arrimer ou disparaître. D'ailleurs, elle rappelle que 2015 est la date butoir donnée à la télévision pour se mettre au numérique.


Brenda pense alors qu’un journaliste moderne, dans son travail quotidien, doit se servir non pas de toute la panoplie des médias sociaux existants, au risque de s’embrouiller, mais au moins de quelques uns pour étoffer ses articles, tout en gardant la distance nécessaire, en recoupant absolument les informations qui y sont puisées. L'avantage, relève-t-elle, c'est que le journaliste qui s'exprime sur la toile n'est plus confiné. Il utilise à la fois l'écrit, l'audio et le visuel dans ses reportages, contrairement à celui qui se limite aux médias classiques (presse écrite, radio et télévision).
 
Présidente du réseau des journalistes africains du PDDAA -Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine- Brenda Zulu a ainsi encouragé ses confrères venus de 15 pays africains et tous membres de ce réseau, à faire abondamment usage des nouveaux médias pour disséminer, dans le monde, l'information sur l’agriculture, considérée aujourd'hui comme moteur incontournable du développement de l’Afrique. Elle les invite à utiliser ces canaux innovants de diffusion de l'information pour relayer les frustrations des agriculteurs, leurs succès, parler des ressources disponibles, bref, des faits et gestes des acteurs du secteur agricole.


Renforcer la couverture médiatique 

La rencontre a été organisée par le PDDAA, une structure de l’Agence de planification et de coordination du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique, NEPAD.

C’est en mars 2013, lors de la 9ème plateforme de partenariat du PDDAA en Éthiopie, que le NEPAD et la Commission de l'Union africaine (CUA) ont lancé le réseau de journalistes du PDDAA. Le but de cette initiative est de renforcer la couverture médiatique du développement agricole en Afrique. 

Ledit réseau contribue également à renforcer les capacités des journalistes africains travaillant ou désirant travailler sur le développement de l'agriculture, en leur permettant de collaborer, en partageant des idées d'articles et des informations utiles.

Marie-Noëlle Guichi

A Johannesburg